En avril 2022, le gouvernement de Boris Johnson avait signé un accord avec Kigali visant à gérer la crise migratoire tout en soutenant le développement du Rwanda. Cet accord prévoyait le transfert de migrants en situation irrégulière du Royaume-Uni vers le Rwanda, afin de leur offrir une nouvelle chance de reconstruire leur vie.
Malgré l’opposition d’organisations de défense des droits humains, le Parlement britannique avait validé le projet, déclarant le Rwanda pays sûr. Fort de ce soutien, le Parti conservateur s’était engagé à mettre en œuvre le programme dès sa réélection.
Cependant, la victoire du Parti travailliste dirigé par Keir Starmer aux élections de juillet 2024 a entraîné la suspension du programme, marquant une rupture nette avec la politique migratoire de ses prédécesseurs.
Parmi ses premières décisions, Keir Starmer a suspendu ce programme controversé, qu’il avait toujours combattu lorsqu’il était dans l’opposition. Selon lui, l’accord avec Kigali ne permettait pas de freiner efficacement les arrivées clandestines. Il a alors annoncé un renforcement du dispositif de surveillance aux frontières, s’appuyant sur la modernisation des services et un recours accru aux technologies, notamment pour traquer les passeurs utilisant de petites embarcations.
Ceci-dit, Pour Boris Johnson, cette décision constitue un revers majeur. « Il a commis une erreur monumentale dès son premier jour à Downing Street, en suspendant le programme conclu avec le Rwanda. Pourquoi l’avoir interrompu alors que les services gouvernementaux y travaillaient depuis des mois et qu’il était sur le point de porter ses fruits ? », s’interroge-t-il.
L’ancien chef du gouvernement révèle que les premiers transferts de migrants étaient programmés pour le 24 juillet 2024. « Le premier vol devait partir ce jour-là, et une fois lancé, je pense que le trafic maritime illégal aurait été stoppé en trois mois », affirme-t-il.
Il rappelle qu’en 2025, plus de 12 000 migrants en situation irrégulière sont déjà entrés au Royaume-Uni, soit une hausse de plus de 30 % par rapport à la même période l’année précédente. Une situation qui, selon lui, traduit la perte de confiance de l’opinion publique envers le gouvernement travailliste, comme en témoignent les nombreux sièges perdus lors des élections locales.
Boris Johnson insiste également sur le temps et les efforts qu’a requis la recherche d’un pays partenaire. « Il a fallu beaucoup de temps pour identifier le pays adéquat. À l’époque, Priti Patel, alors ministre de l’Intérieur, était en contact avec le Président Paul Kagame. Nous étions sur le point d’aboutir à une solution similaire à celle mise en œuvre par l’Australie en matière migratoire… puis est survenue la catastrophe du gouvernement travailliste », déplore-t-il.
Il balaie également l’argument du coût du programme, soulignant que l’hébergement des migrants dans des hôtels au Royaume-Uni représente chaque année plusieurs milliards de livres pour le Trésor public.
L’accord conclu avec Kigali prévoyait un engagement financier de 370 millions de livres, dont 120 millions destinés au développement du Rwanda et 20 000 livres allouées pour chaque migrant accueilli. « Il n’a pas mis fin à ce programme parce qu’il était trop cher. Étant donné que l’hébergement de ces personnes dans des hôtels coûte des milliards de livres chaque année, le programme avec le Rwanda aurait constitué une solution efficace. » », assure-t-il.
Concernant les inquiétudes liées aux droits des migrants, Boris Johnson rappelle les garanties formelles données par Kigali : le Rwanda s’est engagé à ne pas expulser les migrants vers d’autres pays et à les accueillir dans le strict respect des principes définis d’un commun accord avec Londres.
« Starmer a commis une grave erreur, une faute dont tout le pays continue de souffrir. C’est une maladresse digne des reproches que l’on faisait à l’école », a-t-il conclu.
L’ancien Premier ministre appelle Keir Starmer à revenir sur sa décision et à relancer sans délai le programme de transfert des migrants vers le Rwanda, qu’il présente comme une solution crédible, humaine et durable face à la crise migratoire actuelle.




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