796 nouveaux Rwandais libérés des FDLR rapatriés au Rwanda

Redigé par IGIHE
Le 19 mai 2025 à 01:10

Le Rwanda a accueilli ce lundi 19 mai 2025 un nouveau groupe de 796 Rwandais, qui avaient été pris en otage par le groupe terroriste "Forces démocratiques de libération du Rwanda" (FDLR), opérant dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

À l’aube, des agents du HCR ont évacué ces rapatriés d’un camp situé à Goma, avant de les escorter jusqu’au principal poste-frontière entre la RDC et le Rwanda.

Parmi eux, un vieil homme originaire de Musanze a livré un témoignage poignant sur les sévices subis sous le joug des FDLR depuis son départ en RDC en 2003 pour y exercer des activités agricoles. « Ils venaient la nuit pour nous persécuter, ont détruit notre village et nous ont fréquemment torturés », a-t-il confié, précisant qu’il vivait à Katale, dans la province du Nord-Kivu.

De son côté, Nibishaka Marcel Kagabo, 31 ans, a raconté qu’il résidait à Kagusa, dans la chefferie de Masisi (Nord-Kivu), et que lui et sa famille s’étaient réfugiés en RDC en 1994, après le génocide perpétré contre les Tutsi au Rwanda.

Les témoignages font également état de pillages réguliers perpétrés par les FDLR. « Ils venaient la nuit pour voler notre bétail et nos vivres. Ils n’osaient jamais s’aventurer en plein jour, car notre habitation se trouvait loin de la forêt. », a rapporté un ancien otage.

Uwamariya Valentine a quant à elle exprimé sa joie de rentrer au Rwanda après plusieurs années passées en RDC avec ses six enfants. « Ma famille vit au Rwanda. J’y ai moi aussi vécu, et je suis enfin heureuse de pouvoir la retrouver avec mes enfants », a-t-elle confié.

De son côté, le Dr Oscar Balinda, porte-parole adjoint de la coalition AFC/M23, a accusé les FDLR et l’État congolais d’avoir utilisé des civils, notamment des Rwandais, comme boucliers humains dans les zones de combat.

« Ces personnes ont été prises en otage par les FDLR. C’est une méthode bien connue, également employée par l’État congolais. Les camps de Kanyaruchinya, Mugunga et Lushagala avaient été placés sous leur contrôle dans le but de maintenir les civils au cœur des zones de conflit », a-t-il déclaré.

La première vague de rapatriés, composée de 360 personnes, est rentrée au pays le 17 mai dernier. Elle a été accueillie au camp temporaire de Kijote, dans le district de Nyabihu, avant leur réinstallation dans leurs régions d’origine. Quant à la seconde vague, elle a été dirigée vers le camp de Nyarushishi, dans le district de Rusizi, en raison de la capacité d’accueil limitée de celui de Kijote, qui ne peut héberger plus de 500 personnes.

Plus de 1 000 Rwandais attendent encore leur rapatriement depuis le camp de Goma, dans le cadre des prochains convois. Au total, environ 2 500 personnes ont exprimé leur volonté de rentrer volontairement au Rwanda, après avoir été longtemps retenues par les FDLR.

Mulindwa Prosper, chef du district de Rubavu, a assuré que tous les rapatriés recevraient les documents administratifs nécessaires, ainsi que des opportunités inédites.

« Les enfants seront scolarisés, et les adultes bénéficieront de formations professionnelles leur permettant d’investir dans leur propre développement », a-t-il déclaré.

« Ce qui vous faisait peur est désormais derrière vous… Soyez apaisés, car vous avez enfin l’occasion de construire un avenir stable. En RDC, vous viviez dans l’incertitude au quotidien. » a-t-il ajouté.

Le chef du district a également souligné l’importance des programmes de lutte contre la pauvreté, tels que "Girinka", qui offrent de réelles perspectives de reconstruction : « Dans les années à venir, nombreux seront ceux d’entre vous qui deviendront éleveurs de bétail », a-t-il affirmé.

Enfin, le maire Mulindwa a encouragé les rapatriés à s’engager pleinement dans les initiatives nationales et à participer régulièrement aux réunions communautaires, soulignant que celles-ci permettent d’accéder aux informations et opportunités offertes par le pays.

Le Rwanda a accueilli ce lundi 19 mai 2025 un nouveau groupe de 796 Rwandais, qui avaient été pris en otage par les FDLR
Ces rapatriés ont été évacués dès l’aube d’un camp situé dans la ville de Goma par des agents du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés
Nombreux d’entre eux ont raconté le calvaire qu’ils enduraient
Ces anciens otages ont rapporté que les FDLR pillaient systématiquement leurs biens
Les rapatriés ont exprimé leur joie de retrouver leur pays et leurs proches
Les FDLR et l’État congolais forçaient les civils, notamment rwandais, à rester dans les zones de conflit afin de s’en servir comme boucliers humains
Le chef du district de Rubavu a assuré que tous les rapatriés recevraient les documents administratifs nécessaires, ainsi que des opportunités inédites
Plus de 1 000 Rwandais attendent encore leur rapatriement depuis le camp de Goma, dans le cadre des prochains convois
Mulindwa Prosper a exhorté les rapatriés à s’impliquer activement dans les programmes nationaux et à participer régulièrement aux réunions communautaires

Publicité

AJOUTER UN COMMENTAIRE

REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Publicité