D’un constitutionnaliste à l’épreuve du politique ou l’itinéraire d’un déclassement

Redigé par Tite Gatabazi
Le 23 décembre 2025 à 10:07

Le Professeur André Mbata, jadis reconnu pour son expertise en droit constitutionnel s’est progressivement mué en chantre zélé du régime, au prix d’une déperdition manifeste de sa crédibilité intellectuelle et politique.

Cette conversion, plus opportuniste que doctrinale, l’a conduit à délaisser la rigueur académique au profit d’une rhétorique d’allégeance, où l’exaltation du pouvoir supplante l’analyse critique. Son passage antérieur par l’UNC de Vital Kamerhe, loin de constituer un simple épisode de parcours, éclaire une trajectoire marquée par l’errance partisane et l’absence de constance idéologique.

Propulsé Secrétaire permanent de l’Union Sacrée, André Mbata a multiplié les initiatives à forte charge symbolique mais à faible portée politique, lesquelles se sont, à chaque fois, soldées par des échecs retentissants. Sa récente marche organisée à Kinshasa, loin d’incarner une démonstration de force ou de cohésion, s’est imposée comme un objet de dérision sur les réseaux sociaux, où l’opinion publique n’a pas manqué de souligner l’écart abyssal entre les prétentions affichées et la réalité du terrain.

Cette exposition médiatique, empreinte de moqueries parfois sévères, n’est pas le fruit d’une cabale gratuite, mais la conséquence logique d’un leadership improvisé, dépourvu d’ancrage populaire et de légitimité politique réelle.

En voulant occuper un rôle de premier plan sans en maîtriser les exigences, le Professeur Mbata s’est retrouvé prisonnier de ses propres contradictions, révélant au grand jour les limites d’une posture politique fondée davantage sur la proximité avec le pouvoir que sur la capacité à fédérer.

L’Union Sacrée mise à nu : fractures internes et faillite du leadership collectif

Au-delà de la personne d’André Mbata, l’échec de cette marche agit comme un révélateur implacable des dissensions profondes qui minent l’Union Sacrée. Cette initiative avortée n’est pas un accident isolé ; elle constitue l’expression symptomatique d’une coalition en perte de repères, traversée par des rivalités sourdes, des ambitions concurrentes et une absence criante de vision partagée.

Le Présidium de l’Union Sacrée, Vital Kamerhe, Jean Pierre Bemba, Bahati Lukwebo, Sama Lukonde et Augustin Kabuya censé incarner la collégialité, la concertation et la cohérence stratégique, apparaît désormais comme un agrégat hétéroclite sans boussole commune.

Ni projet politique structurant, ni stratégie lisible, ni ambition collective clairement formulée ne semblent unir ses membres. Cette vacuité programmatique transforme chaque initiative individuelle en acte de désarticulation supplémentaire, accentuant la fragmentation d’un ensemble déjà fragile.

Plus grave encore, cette désagrégation interne trahit un leadership défaillant, incapable d’imposer une discipline politique minimale, de hiérarchiser les priorités ou de recentrer l’action publique sur l’essentiel : le service de la population. L’Union Sacrée donne ainsi l’image d’un pouvoir davantage préoccupé par la distribution de positions, les loyautés clientélistes et les calculs de court terme que par la réponse aux attentes sociales, économiques et institutionnelles du peuple congolais.

Ainsi va cette République, où l’incompétence s’exhibe sans complexe, où le clientélisme se substitue à la méritocratie, et où le souci de l’intérêt général s’efface devant les jeux d’appareils.

La marche manquée d’André Mbata n’est, en définitive, ni un simple faux pas tactique ni une anecdote politique : elle est le symptôme d’une crise plus profonde, celle d’un pouvoir en quête de sens, de cohérence et de légitimité populaire.

Le Professeur André Mbata, ancien expert en droit constitutionnel, est devenu un ardent défenseur du régime, perdant ainsi sa crédibilité intellectuelle et politique

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