Là où la pluralité des voix devrait nourrir le débat et cimenter la démocratie, se déploient des pratiques coercitives systématiques : arrestations imprévisibles, perquisitions tous azimuts, répressions sans contrôle.
Ce dévoiement de la puissance publique, loin d’être sporadique, s’inscrit dans une logique organisée où la peur devient instrument de gouvernement et où la parole dissidente se voit étouffée par la menace et l’intimidation. Ainsi se profile un paysage politique rétréci, miné par la crainte, la suspicion et l’absence de garanties, où l’arbitraire s’impose comme règle et l’oppression comme mode de gouvernance.
Le paysage politique congolais, jadis marqué par une pluralité fragile mais néanmoins existante, connaît aujourd’hui un rétrécissement inquiétant et profondément préoccupant. Cette contraction de l’espace civique et politique ne relève plus de la simple hypothèse : elle se matérialise par une série d’actes concrets et récurrents, dont la logique vise à museler toute dissidence et à instaurer un climat de peur systématique.
Les arrestations arbitraires, les perquisitions menées à tout-va et les répressions en tout genre constituent autant de mécanismes de contrôle qui échappent à toute rationalité juridique et démocratique.
Chaque intervention coercitive, justifiée ou non par des prétextes officiels, contribue à fragiliser davantage le fragile édifice des libertés publiques et à réduire l’opinion politique à la passivité, voire au silence.
Ce phénomène ne saurait être interprété comme le fruit d’incidents isolés ou de mesures circonstancielles. Il traduit une stratégie cohérente, méthodique, destinée à assujettir la société civile et les acteurs politiques à la volonté de l’exécutif. L’espace politique congolais se rétrécit ainsi à une vitesse alarmante, perdant sa substance et sa capacité à fonctionner comme un forum de débat, de controverse et d’innovation démocratique.
Dans ce contexte, l’exercice du pouvoir ne se mesure plus à l’aune de la compétence ou de l’éthique, mais à celle de la peur imposée et de l’auto-censure collective.
Le poison du discours de haine : boucs émissaires et fragmentation sociale
Parallèlement à cette répression, le discours officiel, nourri d’invectives, de stigmatisations et de haines calculées, contribue à fragmenter le corps social et à renforcer la logique de bouc émissaire.
En désignant certains groupes, certains acteurs ou certaines communautés comme responsables de tous les maux, le pouvoir entretient un climat de division et de suspicion, tout en légitimant ses interventions coercitives. Ce recours systématique à la rhétorique de la haine politise la peur, installe l’hostilité comme mode de gouvernance et dissout progressivement la confiance entre citoyens et institutions.
La banalisation de ces pratiques, désormais normalisées et tolérées, rend l’avenir politique incertain et inquiétant. Il n’y a plus de place pour le débat raisonné, ni pour la critique constructive : seules demeurent la soumission, la méfiance généralisée et l’impuissance apparente des forces sociales progressistes.
A terme, ce rétrécissement combiné à l’instrumentalisation de la haine risque de cristalliser les fractures sociales, de saper tout fondement de légitimité politique et d’ériger la peur en principe de gouvernement. L’espace politique congolais, ainsi confiné et instrumentalisé, devient un champ clos où la démocratie se trouve étouffée et la société civile réduite à l’état d’observatrice impuissante.














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