Ce brusque sabordage, décidé par décret présidentiel, s’inscrit dans une logique de recentrage idéologique et de rejet de ce que l’exécutif considère comme des vestiges d’une bureaucratie fédérale obsolète et dispendieuse.
Les causes profondes de cette décision puisent leurs racines dans la vision nationaliste et isolationniste prônée par Donald Trump, qui n’a eu de cesse de dénoncer le rôle de ces médias comme une excroissance inutile de l’État fédéral. Dans cette optique, la communication internationale sous l’égide des institutions américaines n’est plus perçue comme un levier d’influence stratégique, mais comme une ingérence coûteuse dont les bénéfices sont jugés dérisoires au regard de l’impératif de repli national.
De surcroît, cette entreprise de démantèlement illustre une défiance profonde à l’égard des médias, que le président n’a cessé d’ériger en adversaires politiques, les accusant de distorsion systématique du discours officiel.
Les conséquences de cette suppression s’annoncent multiples et potentiellement délétères. Sur le plan international, la fermeture de ces médias représente un affaiblissement manifeste du soft power américain, abandonnant à d’autres puissances, notamment la Chine et la Russie, le champ de la bataille informationnelle. Les régimes autocratiques, jusqu’alors sous la pression d’une couverture journalistique échappant à leur contrôle, trouvent dans cette disparition une opportunité inespérée pour asseoir un monopole idéologique sur leurs opinions publiques. Par ailleurs, la fin de ces organes de presse fragilise le soutien aux sociétés civiles luttant pour l’émergence de contre-discours démocratiques dans des pays où l’accès à une information libre demeure un enjeu fondamental.
En interne, cette décision consacre un tournant dans la conception même du rôle de l’État fédéral américain, consacrant une ère où les valeurs fondatrices du pays, telles que la liberté d’expression et la défense du pluralisme, sont reléguées au second plan au profit d’une vision purement utilitariste de l’action publique.
Ainsi, sous couvert de rationalisation administrative, c’est bien une mutation profonde du rapport entre l’État et l’information qui se joue, avec des répercussions qui dépasseront largement le cadre du seul mandat présidentiel.

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