Le gouvernement haïtien a déclaré l’état d’urgence et imposé un couvre-feu nocturne dimanche soir dans le but de reprendre le contrôle des rues après une explosion de violence par des membres de gangs armés qui ont pris d’assaut les deux plus grandes prisons du pays.

Cette violence, s’inscrit dans une série d’attaques contre les infrastructures stratégiques du pays, a entraîné l’interruption des vols et des dégâts importants sur les appareils stationnés sur le tarmac. La situation sécuritaire déjà fragile en Haïti se trouve encore plus fragilisée par cet événement, qui suscite l’inquiétude de la population et de la communauté internationale.

L’état d’urgence d’une durée de 72 heures est entré en vigueur dès que le gouvernement a annoncé qu’il se mettait à la recherche des tueurs, ravisseurs et autres criminels violents s’étant évadés de prison, selon l’AP.

« La police a reçu l’ordre d’utiliser tous les moyens légaux à sa disposition pour faire respecter le couvre-feu et appréhender tous les contrevenants », a indiqué dans un communiqué le ministre des Finances, Patrick Boivert, qui exerce les fonctions de premier ministre par intérim.

L’emprise des gangs sur la capitale haïtienne est estimée à environ 80 %, un contrôle territorial qui s’étend désormais à des secteurs critiques et qui témoigne de leur puissance grandissante. Le 29 février 2024, ces groupes ont publiquement exigé la démission du Premier ministre Ariel Henry, une pression politique qui vient s’ajouter à l’instabilité sécuritaire.

Malgré ces turbulences, le Premier ministre a maintenu sa position, annonçant néanmoins une future élection pour le 31 août 2025, dans une tentative de restaurer l’ordre démocratique.

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