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Impunités et inégalités en RDC : la Classe politique accapare les ressources nationales

Redigé par Tite Gatabazi
Le 12 novembre 2024 à 08:23

Les inégalités économiques et sociales constituent des problématiques majeures en RDC où la richesse naturelle coexiste avec une pauvreté persistante. Les ressources nationales, contrôlées par la minorité au pouvoir, ne profitent qu’à une élite, laissant la majorité de la population dans une précarité grandissante.

Aux états généraux de la justice, Jules Alingete, inspecteur général des finances, a mis en lumière ce déséquilibre en soulignant que les membres du gouvernement contrôlent 80 % des ressources nationales, tout en bénéficiant d’une impunité qui les soustrait à toute responsabilité.

Cette situation soulève des questions sur l’égoïsme de la classe politique et son rôle dans la misère de la population. Comment expliquer cet état de fait et quelles en sont les conséquences pour la société ?

La classe dirigeante de la RDC a instauré des systèmes légaux et informels qui assurent son impunité et lui permettent de concentrer les richesses nationales sans crainte de poursuites judiciaires.

Au cœur de cette situation se trouve l’immunité de fait dont bénéficient les dirigeants. Ce privilège est utilisé pour échapper à toute responsabilité en cas de mauvaise gestion ou de corruption.

Parallèlement, les réseaux de clientélisme et de corruption renforcent cette impunité et permettent aux dirigeants de préserver leur contrôle sur les ressources. Les ressources publiques sont souvent redistribuées au sein d’un cercle d’alliés et de proches, consolidant ainsi un système de fidélité et d’allégeances mutuelles.

En conséquence, ceux qui pourraient dénoncer ces abus en sont dissuadés par des intérêts personnels ou des pressions externes, renforçant un système d’opacité et de protection mutuelle.

L’absence de contre-pouvoirs solides, comme une justice indépendante ou une presse libre, contribue à la perpétuation de cette situation. Lorsqu’elle est contrôlée par le pouvoir exécutif, la justice devient une arme de répression des opposants, plutôt qu’un outil de protection des droits des citoyens. La presse, quant à elle, subit souvent des pressions ou des intimidations qui l’empêchent de dénoncer efficacement les abus des dirigeants.

L’égoïsme de la classe politique et l’impunité dont elle bénéficie ont des effets dévastateurs pour la majorité de la population. La première conséquence de cette situation est l’appauvrissement général de la population. Tandis qu’une minorité monopolise les ressources, la majorité voit son accès aux services sociaux de base se réduire. Les fonds publics, détournés pour le bénéfice de quelques-uns, ne sont pas investis dans le développement de l’éducation, de la santé ou des infrastructures, créant une situation de dénuement extrême pour une grande partie de la population congolaise.

Cette appropriation des richesses nationales par une minorité engendre une fracture sociale de plus en plus marquée. D’un côté, une élite politique vit dans un luxe ostentatoire, entourée de privilèges, tandis que de l’autre, la majorité peine à satisfaire ses besoins les plus essentiels. Ce fossé social est source de frustrations et de ressentiment, qui fragilisent la cohésion nationale et exacerbent les tensions au sein de la société. Les citoyens, sentant que les institutions censées les protéger sont détournées au profit des élites, perdent progressivement confiance en l’État et en ses représentants.

Cette situation d’abandon de la population par ses dirigeants menace gravement la stabilité sociale et politique. L’augmentation des inégalités et le fossé croissant entre les riches et les pauvres alimentent les risques de mouvements sociaux et de révoltes populaires.

Une population confrontée quotidiennement à la misère et au manque de perspectives devient sensible aux appels à la contestation et aux discours de révolte. Cette instabilité sociale pourrait se transformer en conflits majeurs, qui, au-delà des conséquences humaines, ralentiraient encore le développement économique et social du pays.

En somme, l’égoïsme de la classe politique et l’impunité dont elle bénéficie aux dépens de la population sont des réalités alarmantes qui exacerbent la pauvreté et les inégalités. Tandis que les dirigeants profitent des ressources nationales, la majorité de la population est privée de ses droits fondamentaux, et les services publics se dégradent.

Cette fracture sociale, alimentée par le sentiment d’injustice, menace la stabilité de la RDC et crée un terreau fertile pour les troubles sociaux.

Il est urgent de repenser ce modèle d’accaparement des ressources au profit d’une justice sociale qui profiterait à l’ensemble de la population, afin de construire un avenir plus équitable et stable.

Jules Alingete, inspecteur général des Finances en RDC

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