L’ONU devient récidiviste en massacrant des civils congolais : 11 morts en six mois

Redigé par Tite Gatabazi
Le 9 février 2023 à 03:18

Un bain de sang occasionné par les troupes des Nations unies en RDC souille encore une fois le drapeau de la paix. En l’espace de six mois, l’ONU a sur son compteur une dizaine des civils tués par ses hommes en armes en République Democratique du Congo.

Le 9 Juillet 2022, deux civils avaient été tués et 18 autres blessés à Kasindi. Le troisième civil a été assassiné le 9 décembre 2022 à Kanyaruchinya.

Ce mardi 7 février 2023, huit sont tombés au même endroit à Kanyaruchinya, tandis que 28 civils ont été grièvement blessés.

Cet incident s’est déroulé lorsqu’un convoi de l’ONU qui partait de Kiwanja, a été stoppé par les habitants du camp des déplacés internes situé à Kanyaruchinya.

Le convoi aurait dû soit utiliser du gaz lacrymogène ou des tirs de sommation pour disperser les manifestants.

Au lieu de cela, il a utilisé des balles réelles et a tiré à bout portant sur les civils non armés.

Déjà le 9 Décembre 2022, un autre convoi de la Monusco avait été stoppé à Kanyarushinya dans le territoire de Nyiragongo au Nord de Goma faisant un mort et des blessées.

Ces massacres des civils non armés interrogent et inquiètent lorsqu’ils sont le fait des Nations Unies alors que la mission qui totalise plus de vingt ans de présence en RDC n’a pas donné les résultats escomptés.

Avec un effectif de 13.500 militaires dont 660 observateurs militaires et officiers d’état major, 591 policiers et 1050 membres d’unités pour un budget de 1,2 milliards de dollars américains par an. La Monusco est la plus grosse mission des Nations Unies pour le maintien de la paix mais ses résultats restent médiocres.

Autant d’années, de ressources et de résultats mitigés, la communauté internationale ne devrait plus se contenter du constat d’échec.

Plusieurs sources crédibles avaient déjà levé un coin de voile sur les activités illicites de trafic de minerai de la Monusco. Certaines affirment que cette force participe au pillage des ressources minières de la RDC.

En droit international, l’exploitation illégale et la contrebande des minerais sont des crimes graves passibles de la cour pénale internationale.

En 2018, une photo du véhicule blindé de la Monusco contenant des sacs de coltan avait circulé sur les réseaux sociaux embarrassant la mission. Ces faits étaient non seulement répétitifs mais secrets de polichinelle.

Le communiqué du gouverneur militaire du Nord Kivu, le Lt Général Constant Ndima de ce mercredi, indique que le convoi des militaires de la Monusco parti de Kitchanga vers Goma a été arrêté par les civils qui fuyaient les combats.

Ceci s’est produit le 7 février 2023 à Kanyaruchinya dans le territoire de Nyiragongo au Nord de Goma.

Le communiqué poursuit en ces termes : “vers 18h, un convoi de la Monusco en provenance de Rutshuru a été arrêté par des civils du camp des déplacés de Kanyaruchinya. Ils voulaient s’enquérir du contenu des véhicules de la Monusco. Le refus d’obtempérer a fait monter la tension et les civils ont bloqué la route empêchant le convoi de passer. C’est alors que les militaires de la Monusco chargés de protéger le convoi ont tiré, causant la mort de 8 civils et 28 blessés. Nous ne déplorons aucun mort du côté des casques bleus sinon trois véhicules incendiés”.

Pour mémoire, le 31 juillet 2022 : La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies et chef de la MONUSCO, Bintou Keita avait déclaré qu’elle venait d’apprendre avec stupéfaction l’incident grave qui s’était produit, dans la matinée à Kasindi, à la frontière entre la République démocratique du Congo et l’Ouganda.

Elle affirmait qu’au cours de cet incident, des militaires de la Brigade d’Intervention de la force MONUSCO de retour de congé, avaient ouvert le feu au poste frontalier pour des raisons inexpliquées et forcé le passage. Cet incident grave avait causé des pertes en vies humaines et des blessés graves.

Des réseaux sociaux en RDC avaient pointé la communication de la Monusco devenue biaisée et peu crédible. Interrogeant avec humour et gravité, le fait qu’un casque bleu de retour de congé puisse être armé.

Des congolais de diverses conditions s’étaient offusqués de voir Mme Bintou Keita occulter le nombre de morts de Kasindi.

Et diverses sources répétaient que ces militaires de la Monusco étaient plutôt engagés dans des activités de commerce illicite des minerais qu’ils faisaient traversées du côté de l’Ouganda.

Raison pour laquelle ils s’étaient opposés véhément à ce que les véhicules soient fouillés, préférant ouvrir le feu sur les civils.

Les organisations des droits avaient dénoncé un usage disproportionné des armes par les soldats de l’ONU.

En juillet 2022, trois jours de manifestations anti Monusco dans plusieurs villes de l’Est de la RDC avaient fait trente deux morts et des blessés dans les rangs des pillards et quatre au sein de la Monusco.
Ajoutez à cela cent soixante-dix blessés chez durant ces manifestations. Un bilan lourd.

Les projecteurs sont braqués sur la Monusco suite à ces tueries des civils après des manœuvres dolosives visant à obtenir le prolongement du mandat au prix des mensonges éhontés.

Lors des escarmouches de Kishishe, la Monusco avait bafoué les règles élémentaires en matière d’investigation.

Obnubilée par le renouvellement de son mandat, elle avait foulée aux pieds la réalité des faits et produit, dans la précipitation, un rapport bâclée sur les événements de Kishishe. Il n’y eut aucune descente sur terrain ni enquête.

Il fallait faire des doux yeux au gouvernement congolais et chargée le M23 contre tout évidence.
Le renouvellement du mandat au prix de la compromission.
Tous les observateurs s’étaient pincé le nez.

La Monusco n’était pas à ses premiers arrangements.
Cela faisait un temps que des voix autorisées dénonçaient les viols sur mineurs par les casques bleus.

La Voix de l’Amérique avait fait état de dix-huit accusations d’abus sexuels en 2017. Parmi les militaires mis en cause figuraient des Sud Africains, des Senegalais, des Uruguayens et bien d’autres.

Quatorze de allegations étaient attachées à des recherches de paternité et des prises en charge des enfants nés des liaisons avec les casques bleus. Les plaignantes sont souvent des personnes vulnérables. Ces actes ont souvent été étouffés.

De plus en plus de voix s’élèvent pour exiger qu’une enquête indépendante soit diligentée sur les faits, les actes voire les échecs de la Monusco en RDC.

Il s’agit des résultats de la mission, des massacres des civils par les casques bleus, le trafic illégal des minerais et les viols.

Au point ou d’autres en sont a exigé son démantèlement.

Ces voix pourraient être noyées dans la cohue des intérêts et enjeux en présence à l’Est de la RDC. D’aucun parle de forces obscures qui tiennent le haut du pavé.


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