Ce cataclysme, qui a laissé des stigmates indélébiles sur la conscience collective, a également mis en lumière les lourdes responsabilités internationales, notamment celles de la Belgique, dont l’héritage colonial et les ingérences postindépendance ont contribué à envenimer des tensions déjà exacerbées.

Aujourd’hui encore, alors que le Rwanda s’efforce de consolider sa reconstruction et de défendre sa souveraineté, il se trouve injustement accablé par des sanctions arbitraires, orchestrées par des nations qui, paradoxalement, furent les instigatrices des crises régionales. En l’occurrence, la Belgique, loin d’assumer son passé et de contribuer à une paix durable, préfère s’arroger le rôle de censeur en travestissant la vérité et en inversant les responsabilités.

Dans la tourmente actuelle qui embrase l’Est de la République Démocratique du Congo, le Rwanda est devenu le bouc émissaire d’une crise dont les causes profondes sont pourtant bien connues et que les puissances occidentales, par indifférence ou par intérêts, n’ont jamais cherché à résoudre.
Plutôt que de s’engager dans une démarche constructive visant à rétablir la stabilité, la Belgique s’emploie à jeter de l’huile sur le feu, attisant les tensions et s’inscrivant dans une logique de stigmatisation systématique du Rwanda.

Face à ces manœuvres politiciennes, le Président Kagame a condamné des "sanctions sans fondement", imposées à l’instigation de la Belgique, soulignant l’ironie tragique d’une situation où les véritables architectes du chaos se présentent en donneurs de leçons.

Il est pour le moins paradoxal, sinon profondément révoltant, que ceux-là mêmes qui ont contribué, par leurs ingérences et leurs calculs funestes, à l’embrasement de régions entières, s’arrogent désormais le droit de dicter leur volonté à une nation qui, au prix d’innombrables sacrifices, a su renaître des cendres du chaos. Que de morgue dans cette prétendue légitimité à admonester ceux qui, loin de se laisser asservir par le joug des puissances tutélaires, ont trouvé en eux la force de se redresser ! Il est des leçons que l’Histoire inflige à ceux qui s’imaginent éternellement maîtres du jeu, et nul doute que viendra l’heure où les masques tomberont, dévoilant l’imposture de ces censeurs autoproclamés.

Le Rwanda, fort de son expérience historique, ne saurait céder aux intimidations ni aux injonctions arbitraires. "Il n’y a rien qui puisse nous arriver de pire que la tragédie à laquelle nous avons survécu", rappelait avec justesse le Président Kagame. Cette résilience, forgée dans la douleur et l’adversité, demeure le rempart inébranlable contre toutes les tentatives d’affaiblissement du pays.

Le Rwanda poursuivra sans faillir sa quête de justice et d’équilibre, refusant de se laisser enfermer dans une rhétorique victimaire et assumant pleinement son destin avec détermination et dignité.

Ainsi, la Belgique et ses alliés occidentaux, plutôt que de chercher à diaboliser le Rwanda, gagneraient à réinterroger leur propre passé et leurs responsabilités dans la déstabilisation de la région des Grands Lacs. La vérité historique ne peut être édulcorée ni manipulée à des fins stratégiques, et le Rwanda, conscient des enjeux et des défis, ne pliera pas face aux injonctions iniques de ceux qui prétendent dicter son avenir.

Le peuple rwandais, porteur d’une résilience hors du commun, poursuivra son chemin, refusant les schémas de dépendance et d’infantilisation que certains persistent à lui imposer. Car au-delà des pressions extérieures, c’est dans la force de son unité, la clarté de sa vision et la justesse de son combat que réside la véritable puissance du Rwanda.

Maxime Prévot, ministre des Affaires étrangères de Belgique