Malgré l’échec du contingent roumain, plusieurs rapports font état depuis la fin de l’année dernière de la volonté constante de l’administration Tshisekedi de recourir à des combattants étrangers. Ces efforts, loin de s’affaiblir, semblent s’être, au contraire, renforcés au cours des derniers mois.
Une figure clé de cette nouvelle dynamique est Erik Dean Prince, mercenaire américain et fondateur de la société militaire privée Blackwater. Celui-ci a signé, en janvier 2025, un accord avec le gouvernement congolais pour assurer la sécurité des sites miniers du pays et superviser les systèmes de collecte des taxes.
Selon des sources fiables consultées par le média "IGIHE", Erik Prince, par l’intermédiaire de sa société Blackwater, recrute des mercenaires, principalement colombiens, en vue de leur déploiement en République démocratique du Congo.
Fort de leur expérience, d’anciens soldats colombiens se sont imposés comme des figures incontournables sur le marché international du mercenariat, devenant ainsi parmi les profils les plus recherchés. Lors de l’intensification du conflit entre l’Ukraine et la Russie, un grand nombre d’entre eux ont choisi de s’engager aux côtés des forces ukrainiennes.
Il leur aurait été promis des salaires mensuels pouvant atteindre 19 millions de pesos colombiens par mois (environ 4 300 dollars américains). Des campagnes de recrutement ont émergé sur des plateformes comme TikTok, attirant de nombreux candidats qui, partant de Bogotá, faisaient escale à Madrid, puis en Pologne, avant de rejoindre l’Ukraine.
Ces offres financières alléchantes ont incité de nombreux anciens militaires colombiens à se tourner vers le mercenariat. On les retrouve également au Mexique, où les cartels de drogue les recrutent pour mener des missions de sécurité et de contrebande.
En Afrique, leur présence a été signalée au Soudan, où plus de 300 mercenaires colombiens combattraient actuellement aux côtés des Forces de soutien rapide (RSF), un groupe paramilitaire impliqué dans le conflit interne du pays.
Depuis le début des années 2000, ces mercenaires ont été déployés dans plusieurs zones de guerre à travers le monde, notamment en Russie, au Yémen, en Libye, en Somalie et en Afghanistan. Au Yémen, leurs rémunérations pouvant atteindre 7 000 dollars par mois.
Leur implication dans des événements controversés a également suscité une large couverture médiatique. En 2021, 17 Colombiens ont été arrêtés en lien avec l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse et sont actuellement incarcérés à Port-au-Prince. Par ailleurs, plus de 300 mercenaires colombiens auraient perdu la vie en Ukraine depuis le début du conflit.
Dans un contexte de tensions persistantes entre Kigali et Kinshasa, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a récemment exprimé des préoccupations. Selon lui, malgré les négociations en cours entre le Rwanda, la République Démocratique du Congo et le groupe rebelle M23, il semble que le gouvernement congolais se prépare à une nouvelle escalade militaire.
« Nous avons fait part de nos préoccupations aux médiateurs : alors que des pourparlers sont en cours, le gouvernement congolais persiste dans une logique de guerre. Il continue d’importer des armes et de recruter des mercenaires, malgré la déroute des forces roumaines — de nouvelles recrues sont d’ailleurs en cours d’enrôlement », a déclaré Nduhungirehe, ajoutant que ces inquiétudes ont été transmises au Qatar et aux États-Unis.
Bien que les États-Unis jouent un rôle central dans les pourparlers établis entre le Rwanda et la RDC, l’implication de l’un de leurs ressortissants, Erik Prince, dans le déploiement de mercenaires au Congo suscite des tensions diplomatiques. Cela-dit, des sources proches du dossier indiquent que les actions de Prince ne bénéficient d’aucun soutien officiel de la part du gouvernement américain.
Un rapport des Nations Unies publié en 2024 révèle qu’Erik Prince avait proposé le déploiement d’un contingent de mercenaires pouvant atteindre 2 500 hommes en République démocratique du Congo.
Ancien membre des forces spéciales de la marine américaine (Navy SEALs) entre 1993 et 1995, Prince a fondé la société militaire privée Blackwater à la suite du décès de son père, Edgar Prince. Il a ensuite collaboré étroitement avec les autorités américaines dans le cadre de nombreuses opérations militaires et sécuritaires, notamment en Irak et en Afghanistan.
Selon certaines sources, le retrait de la MONUSCO pourrait ainsi ouvrir la voie à l’attribution de responsabilités sécuritaires à Blackwater dans certaines régions de la RDC — un scénario susceptible de susciter de vives controverses.

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