La république séparatiste autoproclamée du Haut-Karabakh a annoncé jeudi 28 septembre qu’elle allait dissoudre toutes ses institutions à partir du 1er janvier 2024, une semaine après une offensive victorieuse de l’Azerbaïdjan, et qu’en conséquence « la République du Nagorny Karabakh (Artsakh) cesse son existence ».
Cette décision intervient une semaine après une offensive victorieuse de l’Azerbaïdjan, qui a provoqué l’exode de plus de la moitié de la population locale.
L’enclave Caucasien, majoritairement peuplée d’Arméniens, avait proclamé son indépendance en marge de la désintégration de l’URSS, engendrant ainsi des décennies de conflit avec Bakou, notamment lors des guerres acharnées de 1988-1994 et à l’automne 2020.
L’offensive récente de l’Azerbaïdjan a été fulgurante, faisant plier les séparatistes en moins de 24 heures, malgré la présence de forces de paix russes dans le Haut Karabakh depuis fin 2020.
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a accusé l’Azerbaïdjan de "nettoyage ethnique" dans la région, anticipant une diminution drastique de la population arménienne.
À ce jour, plus de 65 000 réfugiés ont franchi le corridor de Latchine vers l’Arménie, face à l’avancée des troupes azerbaïdjanaises.
Toutefois, l’Arménie n’a pu loger que 2 850 personnes, mettant en lumière une crise humanitaire imminente.
L’analyste politique Boris Navasardyan souligne l’urgence d’une aide étrangère, face à un mécontentement populaire grandissant en Arménie, exacerbé par une manifestation massive à Erevan, contre la passivité présumée du premier ministre.
La tragédie du Nagorny Karabakh s’est intensifiée avec l’explosion d’un dépôt de carburant, causant au moins 68 morts et 290 blessés.
Plus de 100 personnes demeurent portées disparues.
Dans le sillage de cette crise, les voix internationales se sont élevées. Après l’appel du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, à protéger les civils, Annalena Baerbock, homologue allemande, a exhorté Bakou à permettre l’entrée d’observateurs internationaux dans l’enclave.
Ainsi, le décret du dirigeant de l’enclave, Samvel Chakhramanian, officialise la fin d’une ère et ouvre la voie à une réintégration sous pavillon azerbaïdjanais.
Un moment historique qui pose les bases d’un futur incertain pour les habitants du Haut-Karabakh.
Dans ce climat de détresse et d’incertitude, l’horizon du Haut-Karabakh semble se fondre dans les brumes du Caucase.
Alors que le soleil se couche sur cette république séparatiste, les répercussions de cette dissolution échoient au-delà des frontières déchirées, laissant un goût amer de perte et d’inachevé.
L’avenir des habitants demeure suspendu à la promesse fragile de l’Azerbaïdjan de garantir les droits des Arméniens, une promesse qui se heurte au cri silencieux des villages désertés et des familles déplacées.

AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!