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La résilience du Rwanda défie les attentes et les stéréotypes afropessimistes, selon Boubacar Boris Diop

Redigé par Bazikarev
Le 17 juin 2024 à 02:41

Lors d’une interview, l’éminent écrivain et intellectuel sénégalais, Boubacar Boris Diop, aborde la transformation remarquable du Rwanda post-génocide, un sujet qui contrarie profondément les afropessimistes et les négationnistes. Ayant participé dans des projets littéraires sur le Rwanda et étant auteur de "Murambi : le livre des ossements", Diop est un observateur privilégié de l’évolution du pays.

Diop critique vivement l’attitude afropessimiste qui prévalait dans certaines sphères, notamment parmi les journalistes de "Rwanda Classified" et leurs sources, qui auraient préféré voir le Rwanda rester un pays dévasté et dépendant, conformément à leur narratif stéréotypé de l’Afrique.

Il dénonce également la théorie du double-génocide comme une forme de négationnisme entretenu par ces mêmes cercles.

Selon Diop, le Front patriotique rwandais (FPR) dirigé par le président Kagame, qui a mis fin au génocide, n’a pas succombé à la tentation de la vengeance, contrairement à ce que les pessimistes auraient prévu ou même souhaité.

Il explique que "ce qui aurait fait l’affaire des négationnistes" c’est que le FPR ayant arrêté le génocide et ayant pris le pouvoir, se soit comporté en se disant "à nous le pognon, à nous la belle vie, à nous la débauche, et surtout revanche contre les Hutu.

Et là tous ceux qui avaient jugé le génocide normal, parce que c’est des Africains, auraient été confortés dans leur position de préjugés. "Ils s’entretuent, rien de nouveau sous le soleil", se seraient-ils empresses de déclarer.

Si le président Kagame et le FPR étaient entrés dans une logique de revanche, on aurait dit mais vous voyez les Hutu ont tué des Tutsi, maintenant c’est le tour des Tutsi, ils vont les exterminer, c’est l’Afrique, c’est comme ça, ce n’est pas la peine de trop analyser.

Cela n’a pas été réalisé et c’est gênant. C’est-à-dire, on aurait eu une forme de négationnisme par dédoublement de génocide et ça ne s’est pas du tout passé comme ça, ça c’est gênant pour les Afropessimistes".

"Les prédictions selon lesquelles les Tutsis allaient se venger et perpétuer un cycle de violence étaient non seulement infondées mais aussi malveillantes. Cela a créé une dissonance cognitive chez ceux qui ne peuvent accepter qu’un pays africain puisse réussir sa reconstruction de manière aussi exemplaire", explique Diop.

Le Rwanda de 2024, loin d’être "sous assistance respiratoire" comme l’auraient imaginé certains après les horreurs de 1994, est aujourd’hui un modèle de résilience et d’innovation.

"Au lieu de tendre la main en tant qu’orphelins d’une tragédie, les Rwandais ont roulé leurs manches pour bâtir un pays qui inspire aujourd’hui le monde entier", ajoute-t-il.

Cette transformation, selon Diop, est un camouflet pour les afropessimistes qui persistent à voir l’Afrique uniquement à travers le prisme de ses difficultés.

« Le parcours du Rwanda post-1994 est une réfutation vivante de ces perspectives réductrices, il offre une narrative de progrès et d’espoir qui mérite d’être largement reconnue et célébrée, » termine Diop.


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