Les relations entre le Rwanda et le Burundi se sont envenimées après l’échec du coup d’État, avant de s’améliorer en 2022. Cependant, de nouvelles tensions sont apparues fin 2023, menant à une fermeture complète des frontières terrestres depuis janvier 2024. Le président burundais Evariste Ndayishimiye avait annoncé un accord pour l’extradition de ces personnes, affirmant que le Rwanda avait accepté de les renvoyer, mais que le processus avait été suspendu sans explication.
Dans une interview accordée à Mvemba Phezo Dizolele, chercheur au Centre pour les études stratégiques et internationales (CSIS) basé aux États-Unis, et publiée le 31 octobre 2024, le Général Kabarebe a confirmé que les ressortissants burundais concernés se trouvent toujours au Rwanda. Il a toutefois précisé que leur extradition nécessite des garanties pour éviter toute responsabilité en cas de problème à leur retour.
« Où pourrions-nous les placer ? Ils sont bel et bien au Rwanda, et nous sommes prêts à les remettre aux autorités burundaises, » a affirmé Kabarebe. « Nous avons même discuté des modalités de leur extradition. Mais sans garantie de non-responsabilité quant à ce qui pourrait leur arriver, il est impossible de les renvoyer. »
Un rôle pour le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
Le gouvernement rwandais considère ces individus comme des réfugiés sous la protection du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Selon Kabarebe, si ces personnes étaient renvoyées sans assurance, le Rwanda pourrait être tenu responsable en cas de danger pour leur sécurité au Burundi.
Kabarebe a souligné que le Rwanda souhaite qu’un tiers se porte garant de l’extradition, pour que le Rwanda ne soit pas impliqué si un problème survenait au Burundi. « Si un garant tiers s’engageait à prendre la responsabilité de ceux qui ont tenté de renverser le gouvernement burundais, nous serions prêts à aller de l’avant, » a-t-il ajouté.
Lorsqu’il a été interrogé sur l’identité de ce potentiel garant, Kabarebe a répondu que ce rôle devrait incomber au gouvernement burundais lui-même. « Ce serait au Burundi de déclarer officiellement qu’il assume la responsabilité de ces personnes ; dans ce cas, nous pourrions procéder à leur extradition, » a-t-il précisé.
Un contexte marqué par des alliances conflictuelles
Par ailleurs, le Général Kabarebe a évoqué les tensions engendrées par la coopération militaire accrue entre le Burundi et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe considéré comme terroriste. Cette alliance s’est intensifiée lorsque les troupes burundaises ont été envoyées en République démocratique du Congo pour combattre le M23, groupe hostile au FDLR.
« L’alliance du Burundi avec le gouvernement de la RDC pour combattre le M23, alors même que la RDC a intégré les FDLR, composés d’auteurs du génocide, dans ses rangs, est perçue comme une trahison par le Rwanda, » a déploré Kabarebe.
Malgré ces tensions, Kabarebe a assuré que le dialogue entre le Rwanda et le Burundi se poursuit pour résoudre ces différends, exprimant l’espoir d’une réouverture prochaine des frontières terrestres entre les deux pays.
AJOUTER UN COMMENTAIRE
REGLES D'UTILISATIONS DU FORUM
Ne vous eloignez pas du sujet de discussion; Les insultes,difamations,publicité et ségregations de tous genres ne sont pas tolerées Si vous souhaitez suivre le cours des discussions en cours fournissez une addresse email valide.
Votre commentaire apparaitra apre`s moderation par l'équipe d' IGIHE.com En cas de non respect d'une ou plusieurs des regles d'utilisation si dessus, le commentaire sera supprimer. Merci!