Elle s’impose comme une abjection persistante, un venin qui défie la morale universelle et interroge jusqu’aux fondements de la civilisation humaine. Car il ne s’agit pas d’un simple reliquat d’extrémisme armé, mais d’une entreprise intellectuelle et politique structurée, héritière d’une doctrine d’extermination qui refuse obstinément de mourir.
Cette idéologie, transmise comme un legs funeste, s’alimente d’un imaginaire de haine, d’un révisionnisme militant et d’une victimisation travestie en discours politique. Ses partisans, qu’ils s’expriment dans les jungles de l’Est congolais ou dans certains cercles académiques et diplomatiques, ne font que prolonger, sous des formes plus insidieuses, le projet de déshumanisation qui conduisit jadis à l’un des crimes les plus abominables du XXᵉ siècle.
Ce venin, lent mais corrosif, infiltre la mémoire, pervertit la parole publique et met à l’épreuve la conscience du monde : car chaque silence, chaque complaisance, chaque relativisme est une piqûre supplémentaire inoculée dans le corps moral de l’humanité.
Il est des fléaux que l’on croit ensevelis sous les ruines de l’histoire, mais qui ressurgissent, patiemment, dans les interstices de la mémoire et de l’indifférence. L’idéologie génocidaire appartient à cette catégorie de maux qui ne meurent jamais : elle s’adapte, se reformule, se transmet. Elle ne se nourrit pas seulement de la haine, mais de la complaisance, de l’oubli et du relativisme moral.
Les FDLR en sont la plus sinistre incarnation contemporaine. Ce ne sont pas de simples groupes armés égarés dans la forêt congolaise : ce sont les dépositaires d’un héritage empoisonné, celui du génocide contre les Tutsi de 1994, qu’ils n’ont jamais renié.
Ils constituent un mouvement détestable, violent, complotiste et passionnément génocidaire. Et dire cela, ce n’est pas franchir les limites de la liberté d’expression c’est, au contraire, rappeler que certaines vérités sont vitales à la survie morale des nations.
Ce qui effraie, toutefois, ce n’est pas seulement leur existence obstinée, mais la ténacité de leurs relais. Ici et là, on retrouve des voix qui les défendent ou, pire, qui relativisent leur idéologie en invoquant le sempiternel discours du “déséquilibre des récits”.
Ces soutiens, souvent drapés dans une posture pseudo-humaniste, sont en réalité les complices d’un mensonge. Qu’ils soient naïfs, cyniques ou simplement ignorants, ils participent à la normalisation d’un mal absolu. Et il faut bien le dire : on n’en peut plus de ce club de déficients, dont la bêtise rivalise avec l’arrogance.
Le devoir de lucidité : nommer le mal pour le combattre
Ce combat n’est pas celui du passé : il est celui du présent. L’idéologie génocidaire ne se manifeste plus toujours par la machette ou le fusil, mais par les mots, les insinuations, les réécritures de l’histoire.
Elle opère à bas bruit, dans les discours de victimisation falsifiée, dans les analyses biaisées, dans les forums internationaux où certains osent encore donner la parole aux héritiers de l’innommable.
Il est donc impératif de dire les choses sans détours : soutenir ou excuser les FDLR, c’est insulter la mémoire des victimes, c’est piétiner la justice, c’est trahir la vérité.
La liberté d’expression n’est pas le droit de falsifier les faits ni d’embellir la monstruosité. Elle suppose, au contraire, la responsabilité de nommer le mal quand il se déguise, de défendre l’humanité quand elle chancelle.
Il n’y a pas de neutralité possible face à une idéologie qui fait de l’extermination un projet politique. La complaisance est une lâcheté, et la tolérance du mensonge, une forme de collaboration.
Le Rwanda, qui a su se relever du gouffre, sait mieux que quiconque que le déni est le premier marchepied du retour du pire.
En somme, le monde ne vaincra pas le génocide par la seule commémoration, mais par la vigilance morale. L’idéologie du mal ne se combat pas à moitié : on l’affronte ou on lui cède. Et face à ceux qui, sous couvert d’intellect ou de compassion, persistent à défendre l’indéfendable, il faut avoir le courage de dire, haut et fort, que la sottise n’est pas une opinion et que la haine n’est pas une alternative politique.














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