Macron se paye Tshisekedi en conférence de presse à Kinshasa

Redigé par Tite Gatabazi
Le 5 mars 2023 à 05:22

Macron a effectué une tournée africaine de quatre jours qui l’a mené au Gabon, au Congo Brazzaville, en Angola et en RDC.

Le partenariat gagnant- gagnant, le retour de la France en RDC proclamé par Tshisekedi en introduction a volé en éclat en pleine conférence de presse au palais de la nation de Kinshasa.

Le discours de vérité de Macron a mis Tshisekedi hors de lui.

D’entrée de jeu, Macron plante le décor.

“Face à une histoire dont le nombre des victimes équivaut à celui des guerres mondiales que nous avons vécues, la France ne prétend pas et je ne prétends pas avoir seul une solution. La solution est dans un réveil collectif. Dans la prise de conscience de ce qui se joue ici qui est l’affaire de tous et de tout le monde dans la région. Et aux crimes et aux tragédies qui se jouent sous nos yeux nous ne devons pas ajouter l’oubli et l’abandon”.

Une allusion à peine voilée sur la persécution des tutsi congolais et différents rapports crédibles qui en font état. Y compris la plainte déposée en Belgique contre l’Etat congolais, qui n’a pas échappé au Président Macron dans la préparation de son voyage en RDC.

Il a poursuivi en ces termes : “la RDC vit une tragédie depuis 30 ans qui ne s’est jamais éteinte. Des centaines des milliers des congolais vivent le cauchemar de la guerre, la fuite, le dénuement absolu”.

Et d’ajouter : “le rôle de la France c’est de tout faire pour qu’il y ait le chemin vers la paix. Pour cela chacun doit être à la hauteur de ses responsabilités”.

Voici un vocable qui est étranger à Tshisekedi. Il ne sait et ne veut assumer ses responsabilités. Maintes fois il a retourné sa veste.

De Genève en 2018 pour la candidature unique de l’opposition, à l’alliance avec Joseph Kabila en passant par son partenaire Kamerhe, Tshisekedi a fait preuve de légèreté dans ses responsabilités.

Sans citer le nombre de fois où il a contredit les résolutions et recommandations des sommets des Chefs d’Etats soucieux d’apporter une solution durable à la crise à l’Est de la RDC.

Tshisekedi s’est très souvent éloigné de sa signature. Il réclame des sanctions contre le Rwanda mais avoue lui-même qu’il n’est écouté nulle part.

Répondant a une question d’un journaliste, Macron dit : “je dis avec beaucoup de clarté comme nous voyons la situation aujourd’hui. Je suis prêt à ouvrir tous les dossiers de l’histoire. Je l’ai fait avec le Rwanda. Si c’est le souhait du Président Tshisekedi je serais favorable à ce qu’il y ait une commission d’historiens qui puissent assigner les responsabilités aux uns et aux autres. Vous avec rappeler une page sombre de l’histoire de la région, la France a assumé d’ouvrir tous ses livres et de la faire écrire par des historiens de manière totalement indépendante.”

“Je pense que vous avez fait un raccourci, qui lui n’a rien d’historique ni de juste entre le rôle qu’a pu jouer la France et la situation dramatique que j’évoquais. Je récuse le raccourci que vous avez fait et la responsabilité qu’on pourrait assigner à la France. Je suis pour la vérité, toute la vérité. Je ne suis pour qu’on prenne tous les fardeaux. Je sais prendre les miens, c’est déjà bien.”

“Soyons clairs, quelle est la situation depuis 1994 ou plusieurs groupes rebelles ont prospérés captant d’ailleurs beaucoup de richesses. Et depuis 1994, ce n’est pas la faute de la France, vous n’avez pas été capable de restaurer la souveraineté. Ni militaire, ni sécuritaire ni administratif de votre pays. C’est aussi une réalité.”

“Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur dans cette affaire. Oui pour faire la vérité sur l’histoire, non pour prendre tous les fardeaux. Et si on est clair, soyons clair jusqu’au bout assignons toute les responsabilités y compris les responsabilités congolaises”.

Là aussi Tshisekedi ne voudra jamais suivre Macron. Il est réfractaire a toute analyse des causes structurelles des conflits qui pourraient dégager les responsabilités.

Tshisekedi a gardé au travers de la gorge le constat de Jean Yves Le Drian sur son élection contestée et contestable qualifiée de “un compromis à l’Africaine”.

Mais Macron va enfoncer le clou : “si le Président Tshisekedi m’y autorise, je voudrais apporter un commentaire au commentaire. On lève beaucoup de malentendu à travers ce jeu de ping pong. On sait Président le contexte électoral dont on parle”.

Là encore les oreilles de Tshisekedi ont sifflé. Macron lui signifie, droit dans les yeux, que personne n’est dupe sur les élections de 2018.

Cette forfaiture a été confirmée par l’ancien président de la commission électorale lors des élections de 2018, Norbert Nanga au journal jeune Afrique.

Il avait révélé qu’avant la publication des résultats des elctions de la présidentielles de 2018, un accord politique avait été conclu entre Kabila et Tshisekedi portant ainsi ce dernier à la magistrature suprême.

Aujourd’hui il devient la risée de tout le monde y compris le président Macron.


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