L’action de répression est intervenue environ deux mois après l’ultimatum lancé par le gouvernement pour que ces personnes retournent à Dzaleka, un camp de réfugiés surpeuplé situé au nord de la ville.

L’opération a débuté par des raids avant l’aube dans plusieurs quartiers de Lilongwe mercredi.

"Le délai que nous leur avions donné a expiré", a expliqué Patrick Botha, porte-parole du ministère de la Sécurité intérieure. "Nous avons indiqué que si ces personnes ne se déplaçaient pas, la police serait appelée à faire respecter le déplacement."

Il a ajouté que les autorités vérifient si certains des détenus ne sont pas entrés illégalement dans le pays.

Parmi les détenus, 240 ont été emmenés de la prison locale où elles étaient en détention provisoire vers le camp de Dzaleka à bord de camions militaires et d’un bus de l’UNHCR.

Le Malawi accueille principalement des réfugiés et demandeurs d’asile en provenance de la République démocratique du Congo, déchirée par le conflit, mais aussi du Rwanda et du Burundi.

Certains de ces réfugiés ont été accusés par les autorités d’exploiter des magasins sans autorisation.

La Coalition des défenseurs des droits de l’homme du Malawi a fermement critiqué cette action gouvernementale.

Selon le groupe de défense des droits, ces arrestations constituent une "violation flagrante du droit international des réfugiés" et favorisent "un environnement de peur et d’incertitude, causant d’immenses dommages au bien-être mental et physique des personnes concernées".

Selon l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, le HCR, le Malawi abrite près de 70 000 réfugiés et demandeurs d’asile.

La plupart d’entre eux sont hébergés à Dzaleka, un camp de réfugiés créé en 1994 pour accueillir environ 12 000 personnes. Aujourd’hui, il en héberge plus de 56 000.

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