Paul Rusesabagina au New York Times : De la destination burundaise, j’ai atterri à Kigali ; non malmené !

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 18 septembre 2020 à 12:53

Ce jeudi 17 septembre 2020, Paul Rusesabagina qui a inspiré le film hollywoodien Hotel Rwanda a accordé une interview au New York Times depuis son cachot de Police de Remera où il est gardé à vue pour crimes de terrorisme, de meurtres et de militarisation de mineurs. Il était entouré de ses deux avocats, Me Nyembo et Rugaza.

Il a confié aux journalistes de The NewYork Times que dans les premieres heures de ce 28 août dernier, il est monté à bord d’un jet privé GainJet, un Bombardier Challenger 605 à l’aéroport de Maktoub de Dubai.
Il pensait, a-t-il dit, qu’il prenait l’avionpour Bujumbura au Burundi où, a-t-il dit, il devait rencontrer des membres de diverses églises de la place. Il répondait à l’invuitation d’un pasteur de ces églises.

"J’ai reçu un choc quand je me suis retrouvé où je ne devais pas être", a-t-il répondu au journaliste qui lui demandait comment il s’est senti quand il a trouvé qu’il était entouré de forces de l’ordre à l’aéroport de Kigali.

La question reste donc un puzzle en soi. Est-ce que la réponse à celle-ci estcontenue dans la récente rencontre du président rwandais Paul Kagame avec le public sur la Télévision publique rwandaise ?
Avec le journaliste Cleophas Barore comme modérateur, la question de l’arrestation et possible déportation de Paul Rusesabagina depuis Dubai a été évoquée. De façon évasive et générale, le président y a répondu en ces termes :

"Tu peux venir au Rwanda de ton plein gré sachant bien ce que tu fais. Tu peux aussi, leurré, te retrouver au Rwanda. (...) Mais au fait, si on disait à l’opinion public qu’il est venu au Rwanda de son propre gré, qu’est ce qui adviendrait ?..."

C’est comme si le Président Paul Kagame sait que le célèbre hotelier a commis une erreur de ne pas bien monitorer ses guerilleros qui ont fait des ravages dans la population civile au lieu d’attaquer des cibles militaires en 2018 dans les localités des districts Nyaruguru et Nyamagabe de la province du Sud. Ce geste l’a rendu coupable de crime de terrorisme qui est combattu uniformément partout dans le monde avec tolérance zéro.

Et le Président a renchéri et montré que l’erreur commise par Rusesabagina a été exploitée immédiatement par les forces du maintien de l’ordre.

"ç’a été comme quand on appelle un faux numéro de télépphone et qu’on constate qu’on s’est trompé. Lesdites forces de l’ordre m’ont dit qu’elles n’ont commis aucune erreur dans la procédure d’arrestation de ce monsieur", avait-il ajouté.

Depuis lors, les autorités judiciaires rwandaises poursuivent précautionneusement une démarche qu’elles veulent voir non entâchée d’aucun vice de procédure que les détracteurs du régime peuvent exploiter.

La Voix de l’Amérique a rapporté ce matin du 18 septembre que deux célèbres acteurs de cinéma américains George et Amal Clouny se sont commis à suivre de très près le procès de Rusesabagina contre l’Etat Rwandais.

"Par le biais d’un Centre pour la paix et du Collectif de juristes américains pour les Droits de l’Homme, George Clouny et sa femme se sont engagés à suivre les débats du procès de Rusesabagina qui se déroule au Rwanda. Ils rejoignent Don Cheedle qui a joué le rôle de Rusesabagina dans le film Hôtel Rwanda", rapporte VOA qui cite le couple d’artistes : " Nous aurons sur place des personnes chargées de voir si Rusesabagina aura droit à un procès équitable selon les standards internationaux. Il devra être présumé innocent jusqu’à la conclusion des débats. Il a droit à se choisir des avocats de son choix...".

Aux journalistes de The New York Times, il a confirmé : "C’est moi qui me suis choisi mes avocats. Je suis fier d’eux. Malheureusement, ma famille n’a pas été avisée".
Rusesabagina montre par là qu’une communication avec sa famille ne fut-ce que devant un procureur est nécessaire et qu’elle peut lever d’inutiles malentendus qui sont exploités par les détracteurs du régime rwandais.

"Outre que je souffre de problèmes cardiaques, j’ai des médecins à ma disposition. D’autre part, les gens viennent causer avec moi. Ma chambre est propre. Le repas aussi. Ce sont de bonnes gens. tout est bien jusqu’à présent", a-t-il confié au NewYork Times.

Au cours de l’entretien avec les dits journalistes, il n’a jamais expliqué les trois jours de la séquence Dubai-Kigali. Il a dit que tout s’est passé au moment où il était fatigué.

"J’ai été amené dans un endroit. Je ne me rappelle pas où c’était. J’étais ligoté pieds et poings et un bandeau aux yeux. Je ne savais pas où j’étais", a-t-il dit avouant néanmoins qu’il n’a pas été torturé ni pressé de questions.

Au vu des treize charges de terrorisme commis sur d’innocents civils qui lui sont reprochées et qui semblent probantes, les médias internationaux semblent comprendre la lourdeur de celles-ci et ne peuvent que réclamer un procès équitable.
Le présumé coupable doit être assisté pour communiquer avec sa famille autant qu’on le soigne et le nourrit correctement.


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