"Aucun pays ne peut empêcher son citoyen à rentrer dans sa patrie," a déclaré Albert Shingiro lors d’une séance au parlement.

Dans ses propos, Amb. Shingiro a utilisé une métaphore climatique pour décrire les relations fluctuantes entre les deux nations, évoquant l’espoir de voir revenir "le soleil doux ou la bonne pluie", même si "aujourd’hui nous avons des pluies violentes et le soleil qui détruit les champs".

La décision de fermeture des frontières prise par le gouvernement du Burundi a suscité diverses réactions. Les citoyens des deux pays, qui commençaient à renouer confiance dans les relations bilatérales, expriment leur déception face à cette mesure controversée.

De son côté, le parti politique UPRONA a également réagi, soulignant les potentiels effets négatifs de l’élargissement des frontières. Selon le professeur Pascal Niyonizigiye, expert en relations diplomatiques, cette démarche pourrait engendrer méfiance et crainte, notamment chez les résidents proches des frontières.

Le parti UPRONA appelle les dirigeants des deux nations à poursuivre le dialogue afin de résoudre ces tensions. Olivier Nkurunziza, président du parti, met en garde contre l’impact négatif de la fermeture des frontières sur les citoyens ordinaires.

Le gouvernement rwandais, ayant appris la décision de fermeture des frontières par les médias, s’est dit surpris et déçu. Cette mesure, perçue comme un frein à la libre circulation et au commerce bilatéral, viole selon eux les principes de coopération régionale et d’intégration de la Communauté Est-Africaine.

Cette décision fait suite aux accusations non fondées du président burundais, qui a impliqué le Rwanda dans le soutien au groupe RED-TABARA, accusé de l’attaque de Gatumba. Les relations entre le Rwanda et le Burundi sont tendues depuis la crise politique de 2015 et la troisième candidature controversée de l’ancien président burundais Pierre Nkurunziza.

En 2020, une initiative de normalisation des relations diplomatiques avait été lancée, symbolisée par la restitution par le Rwanda de plusieurs combattants au Burundi. Cependant, la récente fermeture des frontières met en péril ces efforts de normalisation et soulève des inquiétudes quant à l’avenir des relations bilatérales dans une région déjà fragile.

Le gouvernement rwandais, réitérant son engagement pour la stabilité régionale, appelle à un dialogue ouvert pour apaiser les tensions actuelles.