Salissou Chaïbou a affirmé, mardi, que cette tentative d’évasion était bel et bien une réalité, soulignant qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une mise en scène. Ces révélations ont été diffusées à l’échelle nationale par Télé Sahel, la chaîne de télévision du pays. Lors de cette déclaration, M. Chaïbou a également insisté sur l’existence d’un "plan d’exfiltration" élaboré par le régime militaire mi-octobre, des allégations qui avaient été catégoriquement rejetées par les avocats de Mohamed Bazoum.

Selon les informations fournies par le procureur général, l’incident s’est déroulé dans la nuit du 18 au 19 octobre. À cette date, Mohamed Bazoum, accompagné de sa famille, de ses agents de sécurité et de son personnel de cuisine, transportant divers colis, a été interpellé par les agents de la garde présidentielle alors qu’ils se dirigeaient vers la sortie du palais présidentiel.

Salissou Chaïbou a précisé que, dans le cadre de cette opération d’évasion, un véhicule attendait le groupe pour les conduire vers une résidence située dans un quartier de Niamey, qui aurait été identifiée comme appartenant à Mohamed Ben Hamaye, un ancien membre de la garde rapprochée de Bazoum, considéré comme l’architecte présumé de cette opération. Leur destination finale était Birnin Kebbi, dans le nord-ouest du Nigeria.

De plus, lors de la perquisition qui a suivi, d’importantes sommes d’argent en francs CFA et en devises étrangères, ainsi que divers biens précieux, ont été découvertes. Ces biens comprenaient notamment une somme de 86 250 000 francs CFA, 17 017 dollars américains, 3 835 euros, 5 livres sterling, 16 cedis, 2 800 grammes d’or, 333 grammes d’argent, du matériel électronique et de nombreuses puces de téléphone, suggérant des tentatives d’effacement des traces. En outre, une dizaine de téléphones portables endommagés ont également été retrouvés.

Salissou Chaïbou a également soulevé des allégations d’espionnage, en plus d’une collecte de renseignements sur le dispositif de la garde présidentielle. Il a fait remarquer que ces informations avaient été transmises à des ressortissants français par l’ancien président Mohamed Bazoum. Actuellement, vingt-trois personnes, à la fois civiles et militaires, ont été appréhendées dans le cadre de cette affaire, qui fait l’objet d’une enquête en cours.

Il est important de rappeler que depuis le coup d’État qui a renversé Mohamed Bazoum le 26 juillet dernier, ce dernier est retenu en résidence présidentielle en compagnie de sa femme et de son fils. Cette tentative d’évasion complexe soulève de nombreuses questions et ajoute un nouveau chapitre aux développements tumultueux qui secouent le Niger.

Tentative d’évasion du président nigérien Mohamed Bazoum