Selon Rutaremara, pendant sa campagne pour son 2e mandat, Tshisekedi avait annoncé son intention d’attaquer le Rwanda, soulevant des interrogations sur son engagement après sa victoire électorale.

Rutaremara soulève des questions sur la constance de Tshisekedi dans ses promesses.
« Félix Tshisekedi est maintenant dans un dilemme, il ne sait pas s’il va continuer à combattre le Rwanda, marcher sur Kigali et tuer le président Kagame comme il le clame partout, » a-t-il déclaré.

Il met également en lumière l’incertitude de Tshisekedi quant aux négociations avec le M23, un groupe rebelle qui a vaincu les forces de la coalition congolaise au Nord-Kivu.

« Il ne sait pas s’il discutera avec M23 et parviendront ensemble à un accord pour restaurer la paix et la sécurité au Kivu », ajoute Rutaremara.

Il a rappelé que lors de l’accession de Tshisekedi au pouvoir en 2019, en remplacement de Joseph Kabila, il avait envisagé de coopérer avec le M23 pour rétablir la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC. L’accord prévoyait la création de trois brigades de soldats spécialisés pour rétablir la sécurité en six mois, une démarche initialement saluée par les chefs d’État de la région.

Toutefois, Rutaremara a souligné que des pressions politiques internes ont amené Tshisekedi à reconsidérer sa position. Il a également mentionné que la menace persistante de Tshisekedi envers le Rwanda et le président Kagame découle de conseils de politiciens tirant profit de l’instabilité du pays.

Tshisekedi a cédé à la pression des politiciens et hauts gradés militaires ayant des intérêts avérés dans l’exploitation illégale des mines à l’Est RDC ainsi que le bois. Ces derniers entretiennent des groupes armés. Raison pour laquelle ces groupes armés ont été légalisé en wazalendo et le ministre Muhindo Nzangi s’est empressé de le rendre public

Avec la récente victoire de Tshisekedi aux élections, Rutaremara s’interroge sur la future orientation du président : va-t-il renier les politiciens qui l’ont influencé, opter pour un accord avec le M23, ou poursuivre sa ligne hostile envers le Rwanda ?

Il conclut en questionnant : « Comment Tshisekedi va-t-il gérer cela ? Va-t-il négocier avec le M23 ou entreprendre des tournées mondiales pour des consultations ? Restera-t-il fidèle à sa voie initiale de détester le Rwanda, capturer Kigali et tuer Kagame ? »

Enfin, Rutaremara commente l’échec de l’initiative de Tshisekedi de se tourner vers l’armée burundaise pour contrer le M23 et relie la défaite de cette dernière aux accusations du président Evariste Ndayishimiye envers le Rwanda, après la récente attaque du groupe Red-Tabara à Gatumba dans la province de Bujumbura.

Il conclut que malgré les critiques continues de Tshisekedi et Ndayishimiye envers le Rwanda, celui-ci continuera de tolérer ces propos, les jugeant l’œuvre d’« arrogants et d’inaptes » pratiquant la politique des boucs émissaires.

Les relations entre le Rwanda et la République démocratique du Congo (RDC) ont connu une détérioration notable au début de l’année 2022, après que le groupe rebelle M23 ait repris les armes et établi sa base à Bunagana dans le territoire de Rutshuru. Par ailleurs, le Burundi a manifesté son soutien à Kinshasa, ajoutant ainsi une complexité supplémentaire au contexte géopolitique déjà tendu de la région.

Tito Rutaremara, doyen de la politique rwandaise,soulève des questions sur la constance de Tshisekedi dans ses promesses

« Félix Tshisekedi est maintenant dans un dilemme, il ne sait pas s'il va continuer à combattre le Rwanda, marcher sur Kigali et tuer le président Kagame comme il le clame partout. »