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Vers une transition énergétique africaine : Les défis de la COP28

Redigé par Ange Carolle Kouassi
Le 30 novembre 2023 à 05:05

La COP28 s’ouvre jeudi 30 novembre à Dubaï, offrant une tribune cruciale pour débattre de l’avenir des énergies fossiles et de la transition énergétique, un enjeu qui divise l’Afrique, avec des positions variées selon les pays, qu’ils soient producteurs, engagés dans des projets en cours, ou non-producteurs.

Au cœur de cette diversité d’opinions, cependant, se dessine une préoccupation commune : la nécessité d’accompagner la transition énergétique sur le continent africain.

L’Afrique, réputée pour sa faible contribution aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, est également confrontée à des besoins énergétiques colossaux.

Emmanuel Seck, directeur de l’ONG Enda Energie au Sénégal et négociateur à la COP, souligne cette réalité en affirmant :
« On est dans ce processus là où qu’on se dit qu’il faut arrêter le fossile, pour nous je pense que ce serait quand même inéquitable. Raison pour laquelle nous parlons de transition. Pour les finances qui découleraient par exemple de l’exploitation du gaz, il faut que cela nous donne des meilleures options pour aller vers la promotion des énergies renouvelables. »

Cependant, les États africains reconnaissent que la transition énergétique a un coût substantiel.
Tosi Mpanu Mpanu, médiateur congolais, explique que « Nous avons la possibilité d’utiliser certaines industries extractives comme leviers de croissance et simplement faire fi de cette opportunité-là pour essayer de sauver la planète, ce n’est pas suffisamment attractif. Donc il faut vraiment qu’on nous donne une espèce de compensation par rapport au coût d’opportunité pour que ça nous serve d’incitation suffisante pour pouvoir aller dans un sens à décarboner nos économies ».

Les États africains, méfiants suite à la non-tenue des promesses de financements climatiques de 100 milliards de dollars par les pays riches, exigent désormais des compensations en échange de la préservation de leurs ressources naturelles.

Marine Pouget du Réseau Action Climat, souligne le soutien des ONG internationales à cette demande légitime : « Nous, notre message, c’est de leur dire que leur requête est complètement légitime. On rappelle qu’ils ont quand même un potentiel énorme sur les énergies renouvelables, que c’est hyper sous-financé par les pays développés pour l’instant et donc il faut aussi qu’ils aillent vraiment se battre de ce côté : "Nous, on a énormément de ressources renouvelables donc pourquoi n’allez-vous pas investir sur ça plutôt que de continuer d’investir maigrement de manière générale dans notre transition énergétique". »

De plus, les ONG internationales mettent en lumière le fait que, dans de nombreux pays africains, l’exploitation des énergies fossiles n’a que peu profité aux populations locales. Emmanuel Seck appelle à une gouvernance plus inclusive de ces ressources, impliquant les communautés et les parties prenantes, afin que les retombées bénéficient véritablement à la population, selon RFI.

Dans ce contexte, les discussions à Dubaï promettent d’être animées, d’autant plus dans ce pays qui demeure un acteur majeur de la production d’hydrocarbures, où les lobbys pétroliers continueront à exercer une influence considérable, malgré les aspirations à une transition énergétique plus durable.

Vers une transition énergétique africaine : Les défis de la COP28

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