Arménie : le chef de l’opposition libéré, des milliers de manifestants à Erevan

Redigé par AFP
Le 23 avril 2018 à 02:09

Le chef de l’opposition arménienne Nikol Pachinian a été libéré lundi après son interpellation la veille, alors que des milliers de manifestants, parmi lesquels étudiants et militaires, défilaient dans la capitale Erevan.

Les protestations secouent l’Arménie pour le onzième jour consécutif, les manifestants exigeant la démission de l’ancien président Serge Sarkissian, accusé de s’accrocher au pouvoir après avoir été nommé Premier ministre avec des prérogatives renforcées alors qu’il vient de passer dix ans à la tête de l’Etat.

Un groupe de militaires actifs a également rejoint les protestations lundi, selon le ministère arménien de la Défense, qui a promis des "poursuites" contre ces soldats d’"une brigade de maintien de la paix (...) qui ont violé la loi" en participant au défilé antigouvernemental.

Des étudiants de la faculté de médecine, vêtus de leurs blouses blanches, ainsi que de nombreux anciens militaires en uniforme participaient aussi à ce défilé, en brandissant des drapeaux arméniens et bloquant brièvement les rues.

Le député et chef de la contestation Nikol Pachinian avait été interpellé la veille lors d’une manifestation, au moment où selon le parquet général il commettait "des actes dangereux pour la société".

Entouré de ses partisans brandissant des drapeaux arméniens, M. Pachinian a rejoint lundi les protestataires dans les rues d’Erevan, selon des images de la télévision.

"Serge Sarkissian est un dirigeant qui a une mentalité soviétique. Et le monde d’aujourd’hui exige qu’on manifeste une approche tout à fait nouvelle face aux problèmes", a déclaré à l’AFP un manifestant, Karen Khatchatrian, étudiant de 23 ans.

Pour sa part, le premier vice-Premier ministre Karen Karapetian a annoncé à la télévision publique qu’il allait rencontrer lundi M. Pachinian "pour discuter avec lui d’une possibilité de dialogue", à la veille de la Journée de commémoration du génocide arménien de 1915, mardi, "une journée très importante pour notre peuple".

Ce sujet sensible empoisonne les relations entre l’Arménie et la Turquie voisine, Erevan estimant qu’il s’agit d’un génocide au cours duquel 1,5 million d’Arméniens ont été tués de manière systématique pendant les dernières années de l’empire ottoman, alors qu’Ankara refuse de parler de génocide.

Le ministre de la Défense Viguen Sarkissian a également appelé lundi les manifestants et les autorités au "dialogue". "Je ne veux pas qu’un Arménien se batte contre un autre Arménien", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.


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