SOMMET - Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE vont presser ce mardi lors d’un sommet européen de deux jours le Royaume-Uni de déclencher la procédure de divorce sans perdre de temps, en raison des risques sur les marchés, tout en s’efforçant de tirer les leçons du Brexit pour l’Europe et éviter une contagion à d’autres pays.
Maintenant que c’est acté, ils veulent aller vite. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne vont presser, ces mardi et mercredi, lors d’un sommet européen à Bruxelles, le Royaume-Uni de déclencher la procédure de sortie. Sauf que l’île, elle, semble désormais vouloir prendre son temps.
La preuve avec le comportement du Premier ministre David Cameron, opposé au Brexit mais responsable de l’organisation du référendum, qui refuse d’enclencher l’article 50, qui doit permettre d’ouvrir la procédure de départ. Démissionnaire, il entend bien en laisser la responsabilité à son successeur.
Les raisons de la soudaine précipitation de l’Union européenne ? D’abord les risques du marché. Le Royaume-Uni a essayé ce lundi de rassurer les milieux financiers sur sa capacité à surmonter la crise née du vote pour un Brexit, et a vu la note de sa dette abaissée. Pour rassurer également, Allemagne, France et Italie ont de leur côté annoncé leur volonté de relancer le projet européen.
Eviter la contagion en "donnant une impulsion"
Les trois pays s’efforcent en effet de tirer les leçons du Brexit pour l’Europe et éviter une contagion à d’autres pays et un enlisement généralisé. "Nous allons présenter une proposition à nos collègues", chefs d’Etat ou de gouvernement des autres pays de l’UE, pour "donner une nouvelle impulsion" au projet européen "au cours des prochains mois", a annoncé Angela Merkel pendant une conférence de presse lundi soir à Berlin aux côtés du président français François Hollande et du Premier ministre italien Matteo Renzi, notamment dans les domaines de "la défense, la croissance, l’emploi et la compétitivité".
Mais ces trois pays – les trois économies les plus importantes de la zone euro – ont exclu toute négociation avec Londres, tant que la demande de sortie de l’UE n’aurait pas été formalisée. "Nous sommes d’accord là-dessus, il n’y aura pas de discussions formelles ou informelles sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE tant qu’il n’y aura pas de demande de sortie de l’UE au niveau du Conseil européen", a averti lundi la chancelière allemande Angela Merkel.
"Pas de précipitation"
Le dîner du mardi sera dédié au Brexit avec les "explications" du Premier ministre britannique David Cameron. Le lendemain, le président du Conseil Donald Tusk réunira de façon "informelle" les 27 autres dirigeants, sans David Cameron, afin de discuter des conséquences de la séparation britannique et de l’avenir des relations avec le Royaume-Uni.
Reste qu’en Angleterre, ce semble être le statu quo. Le chef de file des partisans du Brexit, Boris Johnson, qui ambitionne de succéder à David Cameron, a opté pour un ton inhabituellement conciliant vis-à-vis de ses adversaires d’hier, martelant que le Royaume-Uni fait "partie de l’Europe" et que la coopération avec ses voisins allait "s’intensifier". Dans sa chronique au Daily Telegraph, où il se "félicite de la bonne tenue de la livre sterling" alors qu’elle a nettement baissé, il a réaffirmé que la sortie de l’UE n’interviendrait "pas dans la précipitation".
Une pétition pour un 2e référendum
Signe d’un Brexit qui a du mal à passer chez une partie des Britanniques, en particulier les jeunes, une pétition réclamant l’organisation d’un deuxième référendum dépassait lundi soir les 3,8 millions de signatures. Et une manifestation est prévue pour mardi en fin de journée à Trafalgar Square afin de protester contre le résultat du référendum.
La tourmente politique dans laquelle est plongé le Royaume-Uni est d’autant plus grande que revient au premier plan la menace d’une sécession de l’Ecosse, qui a voté à 62% en faveur d’un maintien dans l’UE. Et comme si tout cela ne suffisait pas, l’Angleterre est sortie lundi soir... de l’Euro-2016, battue par l’Islande (2-1) en huitièmes de finale.
metronews.fr
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