Burundi : à Dar es Salaam, deux options seraient encore sur la table

Redigé par rfi
Le 31 mai 2015 à 02:41

La capitale tanzanienne accueille ce dimanche un sommet des chefs d’Etat de la Communauté est-africaine consacré à la crise au Burundi. Le porte-parole de la présidence burundaise a confirmé que Pierre Nkurunziza n’y participera pas personnellement.
Le président rwandais pourrait lui aussi manquer à l’appel de ce sommet, dans lequel deux options pourraient être étudiées pour sortir de la crise. L’une donnant un rôle au président sortant, l’autre tendant à l’exclure du processus. Le sommet, qui devait (...)

La capitale tanzanienne accueille ce dimanche un sommet des chefs d’Etat de la Communauté est-africaine consacré à la crise au Burundi. Le porte-parole de la présidence burundaise a confirmé que Pierre Nkurunziza n’y participera pas personnellement.

Le président rwandais pourrait lui aussi manquer à l’appel de ce sommet, dans lequel deux options pourraient être étudiées pour sortir de la crise. L’une donnant un rôle au président sortant, l’autre tendant à l’exclure du processus. Le sommet, qui devait s’ouvrir dans la matinée, a pris un peu de retard.

Le président du Burundi Pierre Nkurunziza, ici le 17 mai à Bujumbura, ne participe pas au sommet de Dar es Salaam sur la crise au Burundi ce dimanche 31 mai. Il est « en campagne » pour le scrutin présidentiel du 26 juin.
AFP/Carl de Souza

Comme annoncé par RFI, Pierre Nkurunziza n’ira pas à Dar es Salaam ce dimanche. Son porte-parole l’a confirmé tôt ce matin. Pierre Nkurunziza sera représenté à ce sommet sous-régional par le ministre des Relations extérieurs Alain Aimé Nyamitwe.

Le porte-parole de la présidence précise que si le chef de l’Etat ne va pas en Tanzanie, c’est parce qu’il est campagne pour les élections. Une déclaration étonnante, alors que les chefs d’Etat de la sous-région ont précisément convoqué ce sommet pour trouver une issue à la crise née de la volonté de Pierre Nkurunziza de se présenter pour un troisième mandat le 26 juin prochain.

Autre donnée importante : le président rwandais Paul Kagame pourrait lui-même renoncer à se rendre au sommet de Dar es Salaam. Selon une source proche de la délégation rwandaise, c’est la ministre rwandaise de la Communauté de l’Afrique de l’Est, Valentine Rugwabiza, qui représentera le Rwanda. Pour l’instant, pas d’explications sur cette possible absence de M. Kagame. Pour rappel, les plus hauts dirigeants du Kenya, de l’Angola, de l’Afrique du Sud, de l’Ouganda et de la Tanzanie sont annoncés à ce sommet consacré à la crise en cours au Burundi.

Deux options sur la table

Que faut-il attendre du rendez-vous ? De l’avis de plusieurs observateurs à Dar es Salaam, tout reste possible. Ce dimanche matin, les ministres des Affaires étrangères de Tanzanie, du Kenya, d’Ouganda et du Rwanda ont achevé de se mettre d’accord sur les propositions de recommandations à leur président. Au final, deux options auraient été retenues.

La première propose un report des élections et une transition sans Pierre Nkurunziza. Le président sortant serait appelé à abandonner la possibilité de se représenter contre un certain nombre de conditions. La deuxième option oropose un report des élections de plusieurs mois, avec des conditions très strictes de respect de la liberté des médias et d’accès à des différents partis au scrutin.

Les ministres des Affaires étrangères ont donc échoué à se mettre d’accord sur une seule et unique recommandation. Ils laissent aux présidents qui seront présents ce dimanche matin le soin de trancher. Mais cela veut également dire aussi que tout reste ouvert sur la position que vont prendre les Etats de la sous-région. Reste que l’absence de Pierre Nkurunziza va sans aucun doute nuire à la crédibilité de ces résolutions quelles qu’elles soient. Comment garantir en effet l’impact ou la volonté du président sortant d’appliquer ces recommandations, alors qu’il a choisi de ne même pas se rendre à Dar es Salam pour en discuter ?

Encore des manifestations

Pendant ce temps, dans la capitale burundaise, Bujumbura, la société civile et l’opposition ont appelé de nouveau à manifester ce dimanche contre la perspective d’une troisième mandat pour le président Nkurunziza. Et ce, malgré la répression sanglante ; vingt-cinq manifestants au moins ont été tués par la police depuis un mois.

Le 13 mai dernier, une tentative ratée de coup d’Etat avait eu lieu à Bujumbura pendant un précédent sommet de Dar es Salaam, déjà consacré à la crise burundaise. Le président Nkurunziza y avait, cette fois-ci, participé, apprenant depuis la Tanzanie qu’un putsch visant à le chasser du pouvoir avait été lancé par son ancien chef d’état-major, le général Godefroid Niyombaré.


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