Malgré l’isolement diplomatique du régime de Nkurunziza, l’Exposition Universelle de Milan a accueilli en grande pompe le 5 juillet dernier la ministre du Commerce burundaise, Irina Inantore, qui a saisi l’occasion pour présenter « un pays stable au niveau politique » et « un gouvernement qui travaille pour attirer les capitaux et diversifier son économie » en misant « sur le tourisme, un secteur très prometteur ».
À entendre le Commissaire général de l’Exposition Universelle, qui se tiendra à Milan jusqu’au 31 octobre 2015, les organisateurs d’EXPO 2015 n’étaient visiblement pas au courant des soubresauts qui agitent le Burundi depuis le 26 avril. « Grace à la richesse de sa biodiversité, le Burundi semble être un pays gâté par Mère Nature », a déclaré Bruno Antonio Pasquino, sous les regards ébahis des membres de la délégation burundaise qui n’en demandaient pas tant.
Que le Burundi soit doté de richesses naturelles extraordinaires, personne n’oserait dire le contraire. Le pays est magnifique. Par contre, il n’est pas aussi certain que les touristes vont répondre à l’invitation de la ministre Inantore et se bousculer aux frontières burundaises pour aller déguster une Primus sur les rives du Lac Tanganyika. Les experts du secteur vous le diront : la période n’est pas des plus propices.
Au cours de l’inauguration officielle de l’espace réservé au Burundi au sein du pavillon « Café » de l’Expo de Milan, la ministre Inantore a souligné que « la règlementation sur les investissements offrent des conditions favorables pour tous les investisseurs, sans distinction entre capitaux nationaux ou étrangers, et sans discriminations. Nous avons adopté un nouveau code des investissements et des mesures fiscales pour faire en sorte que le Burundi une des destinations les plus appropriées pour les investissements ». Cité par l’agence de presse AGI, la ministre du Commerce a « invité les italiens à investir au Burundi ».
Pour le premier hebdomadaire national italien, L’Espresso (qui a repris un article publié par VITA, média partenaire d’IGL), « derrière cet accueil chaleureux effectué au rythme des tambours traditionnels et des performances musicales », se cache un pays « où un président veut modifier la Constitution pour rester à tout prix au pouvoir » et « qui risque de précipiter dans le chaos." Un pays où depuis le mois d’avril, le bilan des violences est de "mille arrestations, des dizaines de personnes torturés et au moins 77 civiles tués » poursuit L’Espresso, selon lequel la ministre Inantore est venue à Milan « pour célébrer le dictateur Pierre Nkurunziza ».
Un avis que ne partage pas le site officiel d’Expo 2015 : "le développement du pays se poursuit sous un parfum de café et au rythme des tambours".
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