Cinq Rwandais arrêtés et torturés en Uganda puis refoulés : Un cas qui questionne !

Redigé par NDJ
Le 30 décembre 2017 à 01:52

Cinq Rwandais, trois femmes et deux hommes, ont été arrêtés dans différentes provinces de l’Uganda puis aménés à Kampala pour interrogatoire dans le CMI (Services de renseignement ugandais) pour être refoulés du territoire ugandais ce vendredi 29 décembre 2017.


Harcelés, battus et torturés, ils ont été taxés d’espionner l’Uganda au profit du Rwanda.

Jessica Muhongerwa fait partie de ces gens qui ont subi les sévices des services de renseignement ugandais. Elle a été arrêtée avec sa tante Kamikazi le 16 décembre dernier. Toutes les deux tenaient un débit de boissons à Mbarara, une ville de l’Ouest de l’Uganda sur la route menant vers la frontière ugando-rwandaise de Gatuna.

« Nous avons été arrêtées par des personnes armées en tenue civile. Elles nous ont intimé l’ordre de nous déshabiller de nos chemises pour en faire des fichus qu’elles ont roulé sur nos yeux pour nous empêcher de voir dans quelle direction nous nous rendions. Nous sommes restés ainsi les bandeaux sur nos yeux de lundi à vendredi soir du 25 au 29 décembre », a confié Muhongerwa disant que toutes les interrogatoires qu’elles ont subi, le repas qu’elles prenaient, tout se faisait les yeux en bandeau.

Les officiers du CMI n’avaient qu’une question à l’esprit : « Etes-vous militaire ? Policière ? Quels contacts avez-vous avec des officiers de l’armée et de la Police rwandaises ? »

« Ces officiers m’ont fait très peur par des menaces mais ils ne m’ont pas battu », a dit Muhongerwa qui, elle comme ses camarades d’infortune, ont été mis dans un véhicule pour être refoulés à la frontière rwandaise sans autre forme de procès, leurs biens restant à la merci de personne.

Hubert Munyangaju Munyaneza, lui, a été arrêté à Kampala, le 20 décembre dernier par 8 personnes en civil. Il dirige un bureau d’audit financier à Kampala.
Ils m’ont embarqué dans un véhicule pour le Camp militaire de Makindye où ils m’ont précisé la cause de mon arrestation.

« Nous ne t’avons pas arrêté pour des crimes en rapport avec votre commerce, mais parce que tu a joué un rôle dans le rapt des gens pour Kigali. C’est le cas de Joël Mutabazi…Nous n’allons pas assister passivement à vos machinations », m’ont-ils dit.

« Ils nous faisaient asseoir dans un espace où toute la nuit, pieds et poings liés, ils nous versaient de l’eau dessus”, a-t-il ajouté accusant ses sbires de torture intense.
Kamikazi Dinah, la tante de Muhongerwa, dit qu’elle a été emprisionnée dans un petit réduit dans aération ressemblant à une toilette.

Ces personnes refoulées mains vides à la frontière rwandaise ne savent pas ce qui leur arrive. Elles plaident pour un dialogue entre les hautes autorités des deux pays pour qu’à la fin elles puissent retourner en Uganda rassembler leurs effets personnels et patrimoine pour les rapatrier au Rwanda.

« Nous avons laissé là bas un autre Rwandais de 57 ans du nom de Nunu. Il a besoin de l’aide pour sa libération.

Ces cinq personnes refoulées sans façon à la frontière par les autorités ugandaises ne sont pas les premières à subir les sévices des Agents du service de renseignement ugandais, le CMI.

Un certain Fidèle Gatsinzi en voyage à Kampala a été sérieusement molesté par les Agents du CMI au mois de novembre dernier. Parti indemne rendre visite à son fils qui étudie à Kampala, il est revenu dans une chaise roulante à cause de torture pratiquée sur lui.

Cela a également été le cas d’un certain René Rutagungira qui a subi une torture à l’électricité. Grâce à l’intervention du Haut Commissaire Rwandais en Uganda, le Maj. Gén. Frank Mugambage a heureusement pu comparaître devant la cour militaire ugandaise pour de supposés faits d’espionnage au profit du Rwanda qu’il ne comprenait pas.


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