CNLG contre le recrutement du génocidaire Dr Charles Twagira par Hopital Paul Doumer

Redigé par IGIHE
Le 5 février 2018 à 06:28

La CNLG/ Commission Nationale de Lutte contre le Génocide vient de publier un communiqué dans lequel elle proteste avec la dernière énergie contre le Recrutement du Dr Charles Twagira, 60 ans, effectué le 10 janvier 2018 par l’Hôpital Paul Doumer, un établissement gériatrique géré par l’Assistance publique hôpitaux de Paris (AP-HP) situé à Labruyère.

La CNLG ne comprend pas comment la France ignore délibérément les actes judiciaires posés par la Justice rwandaise du moment que le Dr Twagira a été jugé par contumance en 2009 et reconnu criminel de génocide par les juridictions rwandaises.

Lors du Génocide perpétré contre les Tutsi, Charles TWAGIRA était directeur régional de la santé dans l’ex-préfecture de Kibuye, à l’ouest du Rwanda.

Les crimes commis :

« Charles Twagira est l’un des planificateurs du génocide dans la préfecture de Kibuye. Il a incité la population locale à commettre le génocide, et a perpétré des actes de tortures sur les réfugiés du stade Gatwaro et sur les malades hospitalisés dans l’hôpital de Kibuye.
Il a été reconnu responsable du massacre de l’épouse et des enfants de son collègue, le Dr Camille Karibwende, ancien responsable du même établissement.
Il a entravé l’aide médicale aux milliers de Tutsi réfugiés au stade Gatwaro contigu à l’hôpital de Kibuye. Il a envoyé des tueurs au stade Gatwaro pour massacrer les Tutsi qui s’y étaient réfugiés, d’enterrer vivants plusieurs réfugiés.
Il a établi des barrages devant et à l’intérieur de l’hôpital afin de permettre aux miliciens Interahamwe d’empêcher aux Tutsi de fuir et de les massacrer.
 »

Au vu de tous ces crimes, la CNLG se demande quels sentiments animent les autorités de l’Hôpital Paul Doumer en lui offrant un poste de travail et pourquoi, la justice française, si elle est incapable de l’extrader pour le Rwanda, pourquoi elle n’entre pas dans le dossier et fait elle-même ses propres investigations sur lui.

En 1994, il a fui au Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo). Puis, il est arrivé au Bénin où il est resté jusqu’en 2006. La même année, il a rejoint sa femme en France et acquis la nationalité française.

Arrêté en mars 2014 à Vire où il avait trouvé refuge dans le Calvados sur plainte du Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda (CPCR), il a été mis en examen pour génocide et crimes contre l’humanité au Rwanda. Il a été remis en liberté provisoire par la justice française le 22 mai 2015 et puis placé sous contrôle judiciaire.

Un Mandat d’Arrêt International contre Twagira non suivi d’effet

Le Rwanda a émis un mandat d’arrêt international contre lui en 2014 qui n’a pas été suivi d’effet. En effet, Charles Twagira n’a ni été jugé ni extradé vers le Rwanda. Au contraire, il vit librement et a même été recruté depuis le 10 janvier 2018 dans un hôpital public français, dit le communiqué du CNLG qui, curieusement trouve que dans le Code Pénal français, en son article 138, alinéa12,

" une personne sous contrôle judiciaire, et c’est le cas de Charles Twagira, ne peut exercer une activité de nature professionnelle ou sociale, en l’occurrence la médecine".

Faut-il dire que la justice française connaît d’impardonnables distorsions ?
Le recrutement de Charles Twagira est une violation par la France de son propre droit pénal et de l’obligation internationale de prévenir et de punir le crime de génocide, dit le Communiqué de la CNLG.

Il faut rappeler que la France abrite plusieurs génocidaires fugitifs, comme le Dr Sosthène MUNYEMANA, le Dr Eugène Rwamucyo, Laurent BUCYIBARUTA, le colonel Laurent SERUBUGA, Agathe KANZIGA HABYARIMANA ,Cyprien KAYUMBA, Fabien NERETSE alias Fabien NSABIMANA, Callixte MBARUSHIMANA ,Stanislas MBONAMPEKA, Marcel BIVUGABAGABO, Isaac KAMALI, , Pascal SIMBIKANGWA, Pierre TEGERA, Octavien NGENZI , Tito BARAHIRA, Joseph HABYARIMANA, Paul CAMY (KANYAMIHIGO), Manassé BIGWENZARE, Vénuste NYOMBAYIRE, Hyacinthe Rafiki NSENGIYUMVA, Enoch KAYONDO, Claude MUHAYIMANA, Félicien BALIGIRA, Philippe MANIER/HATAGEKIMANA et Michel BAKUZAKUNDI pour ne citer que ceux-là.

Le Rwanda a émis 42 mandats d’arrêts internationaux contre des auteurs présumés de génocide établis en France, dont seulement trois ont été exécutés.

Le Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU rappelle la France à ses obligations

Par ailleurs, le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a demandé, dans sa 29e session du 15-26 janvier 2018 à la France, soit de juger tous les génocidaires qui se trouvent sur son territoire, soit de les extrader vers le Rwanda.

La Commission Nationale de Lutte contre le Génocide (CNLG) condamne avec la plus grande fermeté le recrutement de Charles Twagira comme médecin à l’hôpital Paul Doumer qu’elle considère comme la banalisation du génocide, et appelle le gouvernement français à annuler ce recrutement et ce, en conformité avec le droit pénal français.

En 2009, le Dr Eugène RWAMUCYO, un autre médecin rwandais a été suspendu de ses fonctions dans un hôpital de Maubeuge pour son implication présumée dans le génocide perpétré contre les Tutsi, rappelle le Communiqué ne comprenant pas pourquoi cette mesure ne s’applique pas à Twagira.

"La même mesure devrait être prise dans le cas du Dr Charles Twagira et autres génocidaires poursuivis pour crimes de génocide", recommande la CNLG.


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