Le président du Bénin, Thomas Boni Yayi, a limogé l’ensemble de son gouvernement pour poursuivre les réformes. Il devrait rapidement nommer une nouvelle équipe, a annoncé ce vendredi 9/08/2013 la présidence Béninoise.

« Le président a décidé de mettre fin (...) aux fonctions des ministres en attendant la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale », selon un communiqué auquel il est ajouté que les membres du nouveau gouvernement seront désignés incessamment.

Le texte officiel explique que de nouveaux enjeux dans la lutte contre la pauvreté et les exclusions nécessitent de poursuivre les réformes dans un esprit de cohésion et de détermination et d’insuffler une dynamique à une nouvelle équipe gouvernementale.

Selon un conseiller de la présidence qui a exigé à l’AFP de garder l’anonymat, des désaccords opposaient le président Boni Yayi et le Premier ministre Pascal Koupaki, et l’action du gouvernement nommé il y a deux ans suscitait des critiques. Cette dissolution est intervenue car en deux ans ce gouvernement a produit très peu de résultats. Ce gouvernement ne travaillait pas et des désaccords surgissent souvent entre le président et son premier ministre, a-t-il révélé à l’AFP.

La loyauté de plusieurs ministres, qui pourraient être liés à l’homme d’affaires franco-béninois Patrice Talon, accusé d’être le cerveau d’un complot présumé visant à empoisonner le président Boni Yayi, a également été mise en cause, selon la même source.

M. Talon agissait par ses amis ministres dans l’ombre, a dit le conseiller présidentiel. C’est un véritable coup de balai et peu de ministres du gouvernement dissous seront reconduits dans la prochaine équipe, a estimé ce responsable. Il a jugé que la formation du gouvernement pourrait prendre plusieurs jours.

Patrice Talon a été accusé d’avoir voulu empoisonner le chef de l’Etat béninois avec l’aide de la nièce et du médecin de ce dernier, et celle d’un ancien ministre.

Un non-lieu, prononcé en mai 2013, vient d’être confirmé par la cour d’appel de Cotonou dans cette affaire.

M. Talon est actuellement en France, où la justice doit se prononcer sur son éventuelle extradition.

L’affaire du complot d’empoisonnement, rendue publique en octobre, secoue depuis des mois le Bénin, pays de neuf millions d’habitants jusqu’ici réputé pour sa stabilité, et dirigé depuis 2006 par le président Boni Yayi.