La rencontre plusieurs fois ajournée entre le Premier ministre du gouvernement d’union national de Tripoli (GNA), Fayez al-Sarraj, et le maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, a finalement eu lieu ce mardi 2 mai, à Abou Dhabi, aux Emirats Arabes Unis. Aucun des deux protagonistes de la crise libyenne n’a fait de déclaration à l’issue de la rencontre, mais les deux hommes ont fait savoir qu’un communiqué retraçant les grandes lignes sur lesquelles ils se sont mis d’accord sera publié.
Le politique et le militaire. Les deux hommes ne s’apprécient pas, mais admettent avec cette rencontre qu’ils ne peuvent rien faire l’un sans l’autre. Malgré son « autoproclamé armée libyenne », Khalifa Haftar n’est pas en mesure de contrôler militairement l’ensemble du pays. Benghazi, à l’est, n’est pas encore totalement débarrassé des milices qu’il combat depuis près de trois ans maintenant. Son emprise sur le croissant pétrolier est réelle mais fragile. Les bombardements de ses avions dans la région de Sebha, la capitale du sud, n’ont pas réussi à détruire l’opposition.
Haftar a besoin d’une légitimité internationale, al-Sarraj d’une vraie force armée
A Tripoli, Fayez al-Sarraj ne doit son pouvoir, et même probablement sa survie, qu’au soutien de l’ONU. Dans la capitale, lui et son gouvernement d’union nationale ne pèsent pas face aux milices. A l’est, le gouvernement de Baïda paraît davantage maître de son territoire, mais c’est à Tripoli que se trouvent les administrations vitales comme la banque centrale ou la société pétrolière nationale. Deux institutions loyales à al-Sarraj grâce à la forte pression de la communauté internationale.
Si Haftar a besoin de légitimité internationale pour solidifier ses avancées militaires, al-Sarraj, lui, a besoin d’une vraie force armée pour rester crédible. Ce mardi, les deux protagonistes ont lié leur destin à l’occasion de cette rencontre tant attendue. Le général Khalifa Haftar et le Premier ministre Fayez al-Sarraj se sont mis d’accord sur les points suivants notamment : la dissolution des formations armées non officielles et des milices, la lutte contre le terrorisme, le respect des décisions des tribunaux libyens.
Les élections générales anticipées évoquées
Ils veulent aussi faire en sorte que le prochain gouvernement ne soit soumis à aucune influence idéologique imposée par des milices ou l’une des régions libyennes. Ils désirent en quelque sorte redonner son rôle à l’armée nationale libyenne, l’ANL. Enfin, la question d’élections générales anticipées a également été évoquée pour le mois de mars prochain.
La dernière rencontre entre Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar remontait à 2012, d’où l’importance de cette réunion qui vient juste avant le sommet des pays voisins de la Libye, prévue à Alger le 8 mai, et avant la visite de deux responsables libyens à Washington pour rencontrer le président Donald Trump en juin prochain.
Avec Rfi.fr
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