Cuba donne l’exemple dans la lutte contre Ebola

Redigé par Le Monde
Le 20 octobre 2014 à 05:01

En dépit de ses difficultés économiques et de ses maigres moyens, Cuba s’est projeté à l’avant-garde de la lutte contre le virus Ebola en dépêchant un important contingent de personnel soignant en Afrique de l’Ouest, au moment où les grandes nations laissent généralement la main aux humanitaires.
Perpétuant sa tradition médicale internationaliste, un contingent de cent soixante-cinq médecins et personnels de santé cubains est parti au début d’octobre pour la Sierra Leone, et deux cent quatre-vingt-seize (...)

En dépit de ses difficultés économiques et de ses maigres moyens, Cuba s’est projeté à l’avant-garde de la lutte contre le virus Ebola en dépêchant un important contingent de personnel soignant en Afrique de l’Ouest, au moment où les grandes nations laissent généralement la main aux humanitaires.

Perpétuant sa tradition médicale internationaliste, un contingent de cent soixante-cinq médecins et personnels de santé cubains est parti au début d’octobre pour la Sierra Leone, et deux cent quatre-vingt-seize autres personnels sont attendus prochainement au Liberia et en Guinée voisins. Les effectifs médicaux cubains constituent le plus grand contingent dépêché par un Etat pour combattre Ebola.

SALUÉ PAR L’ONU ET LES ÉTATS-UNIS

Cette initiative est largement saluée par l’Organisation des Nations unies (ONU), par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et par plusieurs associations humanitaires, à l’heure où les grandes nations se contentent de contributions financières et de mesures de protection aux frontières. Sur le terrain, elles laissent les humanitaires et les agences onusiennes tenter de juguler l’épidémie, à l’exception notable des Etats-Unis, qui ont dépêché sur place une aide militaire d’envergure (quatre mille soldats prévus).

Rompant avec l’habituel ton peu amène envers Cuba, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a lui-même adressé vendredi des remerciements à La Havane pour son aide dans la lutte internationale contre le virus.

Selon le dernier bilan de l’OMS, la fièvre hémorragique a fait 4 555 morts sur 9 216 cas enregistrés dans sept pays (Liberia, Sierra Leone, Guinée, Nigeria, Sénégal, Espagne et Etats-Unis), et l’organisation onusienne craint une envolée du nombre de contaminations.


PRINCIPALE RESSOURCE

« La tâche de ceux qui partent combattre Ebola pour la survie d’êtres humains, au péril même de leur propre vie, est difficile », déclarait le 4 octobre l’ex-président Fidel Castro dans la presse locale. Depuis 1960, date à laquelle Cuba avait envoyé pour la première fois un contingent de médecins après un tremblement de terre au Chili, le régime communiste a dépêché pas moins de cent trente-cinq mille effectifs médicaux à travers le monde.

Aujourd’hui encore, quelque cinquante mille médecins et personnels de santé cubains effectuent des « missions » dans soixante-six pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, selon le ministère de la santé cubain. Depuis la chute du bloc soviétique, l’aide dans le secteur de la santé a été l’une des clés de voûte de la diplomatie cubaine, visant généralement les pays en développement et ses partenaires privilégiés. A partir de 2004, Cuba a commencé à facturer ses services aux pays bénéficiaires de son aide, procurant à l’île une de ses principales sources de revenus.

L’Amérique latine, pour l’heure épargnée par l’épidémie, pourrait ne pas l’être très longtemps, et l’OMS craint un décuplement de nouveaux cas d’ici à la fin de l’année. Des cas suspects ont été enregistrés au Brésil et au Chili.


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