Elections départementales : deux vainqueurs et un perdant

Redigé par rfi
Le 23 mars 2015 à 04:30

Au soir du premier tour des élections départementales, les estimations placent la droite en tête, devant la gauche et le Front national. Crédité d’un score autour de 25 %, le parti d’extrême droite réalise son meilleur résultat dans une élection locale.
C’est la petite surprise de ces départementales : le Front national n’est pas le premier parti de France, comme il l’avait été aux européennes. Pour la première fois, la dynamique de Marine Le Pen est enrayée. Le FN ne progresse pas d’une élection à l’autre. (...)

Au soir du premier tour des élections départementales, les estimations placent la droite en tête, devant la gauche et le Front national. Crédité d’un score autour de 25 %, le parti d’extrême droite réalise son meilleur résultat dans une élection locale.

C’est la petite surprise de ces départementales : le Front national n’est pas le premier parti de France, comme il l’avait été aux européennes. Pour la première fois, la dynamique de Marine Le Pen est enrayée. Le FN ne progresse pas d’une élection à l’autre.

Au siège du parti à Nanterre, les cadres avaient du mal à cacher déception et amertume à l’annonce des résultats. Mais devant les médias, ils ont préféré positiver. Aurélien Legrand a dénoncé « le jeu des médias qui mélangent droite, gauche, des candidats sans étiquette avec des candidats PS, UMP-UDI. Une espèce de mélange générale qui est uniquement destiné à masquer le fait que le Front national arrive deuxième, seul ».

« J’avais dit qu’à partir de 20 %, c’était un succès, à 25, c’était un triomphe. Eh bien clairement c’est un triomphe ce soir », s’est félicitée Marine Le Pen. Jamais l’extrême droite n’avait été aussi forte dans une élection locale. Marine Le Pen est en passe de réussir l’enracinement du Front national, un passage obligé avant la présidentielle.

L’UMP réussit sa stratégie de reconquête

Second vainqueur de ce scrutin, la droite. Très largement en tête, elle peut tabler sur une France des départements repeinte en bleu dimanche prochain. Un succès pour Nicolas Sarkozy depuis son retour à la tête de l’UMP en novembre dernier. « L’alternance est en marche, rien ne l’arrêtera », a-t-il ainsi déclaré. Pas peu fier, il voit ainsi sa stratégie de reconquête validée.

Le président de l’UMP appelle à la mobilisation pour le second et met à nouveau garde contre le vote FN. « Ce parti, qui a le même programme économique que l’extrême gauche, qui s’est félicité de l’élection du nouveau gouvernement grec d’extrême gauche, n’apportera aucune réponse aux difficultés des Français.

Au contraire, il les aggravera », a-t-il prévenu. Nicolas Sarkozy a également réitéré la consigne du « ni-ni », ni Front national, ni gauche, pour les duel PS-FN à venir. Il entend de nouveau battre la campagne pour le second tour : il sera notamment à Perpignan jeudi prochain.

Le PS estime avoir « limité la casse »

La gauche, elle, est la grande perdante, alors qu’elle détenait 61 départements jusqu’ici. Partie au combat très divisée, elle a vu les électeurs manifester leur volonté de sanctionner le gouvernement. Dans au moins un quart des cantons, le candidat socialiste est éliminé dès le premier tour.

Pour sa porte-parole, le Parti socialiste a néanmoins « limité la casse ». Alors que les sondages annonçaient une déroute, celle-ci a été évitée. Et cela, « grâce à une participation plus importante et un Front national qui n’est pas le premier parti de France », estime-t-elle. « Le mot d’ordre de ce soir, c’est que le Front national n’est pas le premier parti de France et je crois que ça vaut le coup d’être souligné », insiste-t-elle.

Le Front national, c’est contre lui que le PS, mené par Manuel Valls, a fait campagne. Et va continuer à faire campagne pour le second tour. Pour cela, le Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis appelle au front républicain. Un appel auquel s’ajoute un appel au rassemblement de la gauche.

« Ce rassemblement se fera, parce que tous ceux qui imaginaient un parallèle entre la situation grecque et la France vont constater que la gauche, dans notre pays, est représentée par le Parti socialiste et qu’il n’y a pas d’alternative à gauche en dehors du Parti socialiste », affirme Claude Bartolone. Un message sans ambigüité aux écologistes et au Front de gauche…


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