Calliope Harelimana âgée de 59 ans n’oubliera jamais le 9 février 1979, le jour où, simple fermier agricole, il est allé embrasser une nouvelle carrière, celle d’aide-mécanicien d’avions à Sabena Airlines, alors seule compagnie aérienne belge opérant au Rwanda.
Harelimana, alors âgé de 21 ans, cultivait la terre dans sa région de Muyunzwe, Gishweru, dans l’actuel district de Ruhango lorsque l’ami de son frère, Jean Damascene Mwumvaneza, a demandé un changement de poste au sein de Sabena être chauffeur.
"Mwumvaneza a dit à mon frère d’amener ce jeune homme (moi) qui était toujours le numéro un en classe mais n’a jamais eu la chance de continuer ses études au niveau de l’école secondaire. Grace à ma connaissance du français ; j’ai pu avoir le poste d’aide-mécanicien pour assister l’ingénieur belge qui m’instruisait patiemment à la mécanique de réparation des avions », explique Harelimana.
Lorsque la société Sabena a été dissoute en novembre 2001, Harelimana a attendu un certain temps avant que SN Brussels entre en possession des actifs de Sabena et Harelima a été réembauché en avril 2002 en tant que conducteur de voiture.
Harelimana avoir aimé assister l’Ingénieur belge.
« Huit années d’apprentissage m’ont permis de travailler sur les problèmes techniques des avions et mon superviseur venait apprécier mes prestations. Depuis plus de 20 ans dans le domaine technique, nous avons fait face à une dizaine de pannes d’avion graves qui ont nécessité l’intervention d’une équipe de professionnels belges", dit-il.
Harelimana a toujours trouvé sa motivation dans un bon environnement de travail, une rémunération rapide et la fierté de travailler pour des entreprises géantes. Il a commencé à un salaire de 3.500 Frw plus des allocations de 6.500 Frw par mois.
"Mon superviseur m’avait promis qu’il allait obtenir uine augmentation de salaire après ma période de probation. Pour ma part, je trouvais qu’une rémunération de 12.000 francs était assez bonne à cette époque-là. Peu de gens étaient mieux rémunérés autant que moi. Les douze mille francs d’alors permettaient un pouvoir d’achat de 600.000 Frw actuels ", dit-il.
Une carrière bien remplie
Harelimana a tiré beaucoup d’avantages de sa carrière à Sabena. Il a pu construire une maison décente à sa famille. Il a pu payer la scolarité de ses frères et soeurs. Il a ensuite construit sa propre maison d’habitation tout près de l’aéroport international de Kigali à Kanombe où il vit actuellement. Enfin, il a fondé sa propre famille en 1990. Il est donc marié et père de quatre enfants qui poursuivent aisément leurs études grâce au salaire confortable de leur père.
"Les Belges traitent bien les employés. Ils paient un bon salaire et à temps. Ils me prêtent de l’argent quand j’en ai besoin pour les frais de scolarité des enfants », confie-t-il fier de posséder deux autres maisons qu’il a mis en location pour subvenir aux besoins de la famille.
Quand il a commencé le travail en 1979, Harelimana a été informé qu’il a droit à des vols gratuits pour des vacances à l’étranger, mais il n’a jamais utilisé cette chance.
"Je n’ai jamais été dans un avion parce que j’ai trouvé qu’il valait mieux de dépenser 400 000 francs rwandais pour construire des maisons et soutenir ma famille plutôt que de les dépenser dans des vacances à l’étranger. J’ai passé 38 ans dans ce métier sans profiter de ces vols mais je veux prendre au moins trois vols à l’étranger avant de prendre ma retraite ", a-t-il dit.
Harelimana affirme que d’ici septembre 2018, il aura son premier vol pour Bruxelles où il a beaucoup d’amis et d’anciens patrons.
D’apres Harelimana, le secret pour conserver un emploi réside dans la passion de ce que l’on fait et aussi dans une bonne attitude au travail et dans la société. Il a travaillé avec de nombreux Rwandais avant 1994, mais il reste dans l’entreprise avec un certain Mwumvaneza, à qui il transmet sa gratitude parce qu’il l’a introduit à ce poste fin les années 70.
Moments-clé de la vie de Calliope Harelimana
• 1979, Calliope Harelimana rejoint Sabena en tant qu’aide-mécanicien des avions
• Il vient à peine de terminer son école primaire pour se consacrer au fermage de ses terres.
• Sa connaissance de la langue française lui a valu cet emploi.
• Il commence à percevoir un salaire de 12 000 Frw par mois, un salaire confortable à cette époque.
• Il répare des avions après huit ans d’apprentissage chez un ingénieur belge.
• Sabena dissoute en 2001 et remplacée par SN Brussels en 2002, il est réembauché en tant que chauffeur de course.
• Il paye les frais d’université pour quatre enfants, il possède une belle maison à Kigali.
• Brussels Airlines couvre les frais médicaux de sa famille a 100%
• 38 ans au service des compagnies aériennes, Harelimana n’a jamais voyagé par avion bien que les compagnies Sabena puis SN Brussels lui ont proposé généreusement de telles opportunités tous les ans.
• Il prévoit d’effectuer trois voyages à l’étranger, d’abord à Bruxelles, avant de prendre sa retraite.



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