Enquête sur les deux journalistes de RFI tués au Mali : la thèse d’une prise d’otages râtée est privilégiée

Redigé par Par RFI
Le 14 novembre 2013 à 07:24

Le procureur général François Molins a donné, le 13 novembre pour la première fois, des précisions sur l’avancée de l’enquête judiciaire sur le double meurtre des deux envoyés spéciaux de RFI, Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, à Kidal le 2 novembre.
Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de RFI au Mali, ont été enlevés et tués à Kidal, le samedi 2 novembre 2013. REUTERS/Radio France Internationale
Il privilégie la thèse d’un enlèvement qui a mal tourné. La voiture utilisée par les (...)

Le procureur général François Molins a donné, le 13 novembre pour la première fois, des précisions sur l’avancée de l’enquête judiciaire sur le double meurtre des deux envoyés spéciaux de RFI, Ghislaine Dupont et de Claude Verlon, à Kidal le 2 novembre.

Ghislaine Dupont et Claude Verlon, envoyés spéciaux de RFI au Mali, ont été enlevés et tués à Kidal, le samedi 2 novembre 2013.
REUTERS/Radio France Internationale

Il privilégie la thèse d’un enlèvement qui a mal tourné. La voiture utilisée par les ravisseurs était en très mauvais état, ce qui accrédite la thèse d’une panne. Le magistrat évoque « des soupçons très précis » contre Bayes Ag Bakabo, propriétaire du véhicule, soupçonné d’avoir planifié l’opération.

La mort de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon serait le résultat d’une prise d’otage ratée ou, plus exactement, le résultat d’une panne de voiture. Mercredi 13 novembre, au cours d’une conférence de presse, le procureur général français a insisté sur l’état du pick-up qui a servi à l’enlèvement de nos confrères : un véhicule en très mauvais état qui a connu une avarie de moteur, une importante fuite d’huile. Ce 4X4 n’avançait qu’à moins de 30 ou 40km/h, au prix d’une surchauffe du moteur et de son arrêt au kilomètre 12. C’est là que les quatre ravisseurs ont abandonné le véhicule avec leurs deux otages.

Pourquoi avoir tué les deux envoyés spéciaux ?

Que s’est il passé ensuite ? Pour le procureur, les preneurs d’otage n’avaient pas préparé leur opération. Il n’y avait pas de deuxième véhicule capable de les relayer. Pas d’échappatoire, non plus, la zone désertique n’offrant aucun abri naturel pour cacher les deux Français.

Ghislaine et Claude ont-ils tenté de s’enfuir ? C’est une hypothèse évoquée. Les ravisseurs ont-ils pris peur, devant cet imprévu mécanique ? Ont-ils eu peur d’être pris par les militaires français ? Ils auraient alors exécuté leurs otages avant de fuir.

→A (RE)LIRE : Assassinat des deux envoyés spéciaux de RFI au Mali : le principal suspect identifié

Ghislaine a été tuée de trois balles dont une première mortelle dans l’aorte. Claude a été abattu de dos, par une rafale de sept balles. Les quatre hommes ont réussi à s’évanouir dans la nature avant l’arrivée des blindés français à 14h25, une heure et quart après l’enlèvement. Ils sont activement recherchés.

Baye Ag Bakabo, le propriétaire du véhicule

Une certitude également : parmi les quatre ravisseurs, l’un a été formellement identifié. Il s’agit de Baye Ag Bakabo, le propriétaire du véhicule qui a servi à enlever Ghislaine et Claude. Cet homme, un touareg malien sur lequel toutes les recherches se concentrent, est un trafiquant de stupéfiants liés à Aqmi, selon François Molins, le procureur de la République de Paris.


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