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Festival de Fès : hommage politique à Nelson Mandela, Johnny Clegg et Youssou Ndour sur scène

Redigé par Jeune Afrique
Le 18 juin 2014 à 12:55

Johnny Clegg sur la scène de Bab Makina, à Fès, le 15 juin. © AFP
Pendant les trois premiers jours du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, la figure emblématique du leader de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela, a été omniprésente. Le premier forum, auquel participaient, entre autres, Jack Lang et Bariza Khiari, lui était consacré, tandis que la scène de Bab Makina, réunissait deux artistes légendaires du continent africain, Johnny Clegg et Youssou Ndour.
Nelson Mandela. Le nom du (...)

Johnny Clegg sur la scène de Bab Makina, à Fès, le 15 juin. © AFP

Pendant les trois premiers jours du Festival de Fès des musiques sacrées du monde, la figure emblématique du leader de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela, a été omniprésente. Le premier forum, auquel participaient, entre autres, Jack Lang et Bariza Khiari, lui était consacré, tandis que la scène de Bab Makina, réunissait deux artistes légendaires du continent africain, Johnny Clegg et Youssou Ndour.

Nelson Mandela. Le nom du héros de la "nation arc-en-ciel" a résonné de nombreuses fois durant les trois premiers jours de la 20e édition du Festival de Fès des musiques sacrées du monde. Le festival ne pouvait manquer de rendre hommage à l’ancien président sud-africain disparu le 5 décembre dernier, et dont l’histoire a marqué non seulement le continent afircain, mais le monde entier.

Le premier forum qui s’est tenu au lendemain de la cérémonie d’ouverture lui a donc été consacré. Dans la magnifique cour du Musée Batha, le public s’est réuni autour des conférenciers présents pour l’occasion. Même le feuillage de l’immense chêne vert centenaire ne parvenait pas à protéger totalement l’assemblée, qui en ce début de matinée a été vite écrasée par l’intense chaleur fassi. Impossible de ne pas se remémorer le calvaire de Madiba sur l’île de Robben Island, lorsqu’il était condamné à passer son existence à briser des pierres.

Après avoir écouté la chanteuse bolivienne Luzmila Carpio dialoguer avec les oiseaux du Musée, dans un rare moment de grâce, l’ancien ministre français de la culture, Jack Lang, qui a connu personnellement Nelson Mandela, a pris la parole et a dressé un portrait fort de celui qu’il qualifie d’"incarnation de la noblesse politique".

Tout en soulignant "sa passion pour la culture (…) qui a été pour lui un outil de conquête, d’émancipation et de civilisation", il a rappelé qu’à sa libération, en homme fidèle à ceux qui l’avaient soutenu pendant sa détention, il s’était rendu à Paris, qui, sous la présidence de François Mitterrand, et sous l’impulsion de sa femme Danièle, avait choisi le boycott de l’Afrique du Sud en protestation contre le régime de l’apartheid. Il a aussi rappelé que c’est l’une des raisons, cette fidélité, qui expliquait son soutien - même si moins fort qu’au début - à Robert Mugabé, après que celui-ci se soit transformé en dictateur.

"Et il n’a brigué qu’un seul mandat (présidentiel, NDLR), contrairement à certains qui ne sont pas loin d’ici", a-t-il lâché, non sans ironie.

De son côté, la vice-président du Sénat et sénatrice de Paris, Bariza Khiari, a rappelé qu’"il avait aussi, comme tout homme sa part d’ombre", et s’est attachée à décrire la figure de Mandela "résistant", faisant le parallèle avec l’émir Abdelkader d’Algérie, symbole de la résistance algérienne contre l’oppression et la colonisation française au XIXe siècle. Avant de conclure qu’à l’instar d’Abdelkader, "Mandela nous rappelle que pardonner n’est pas excuser, mais refuser la souveraineté du mal. (…) Le pardon est un acte de liberté : se libérer soi-même, mais aussi libérer l’autre."

Invoquant quant à lui Spinoza et la force des passions joyeuses, le philosophe français Patrick Viveret a défendu dans son exposé l’idée d’une opposition non violente, source d’une énergie créatrice, selon des termes rappelant un autre philosophe français, Henri bergson.

"Assibonanga"

Le lendemain, dimanche 15 juin, la scène de Bab Makina, accueillait, en point d’orgue de ce début de festival consacré à la mémoire de Madiba, deux artistes majeurs de la scène africaines de ces 30 dernières années que sont Johnny Clegg et Youssou Ndour. Le premier, à 61 ans, n’a rien perdu de sa voix et de son énergie. Enchainant les pas de danse et les tubes qui ont ponctué sa carrière, le "zoulou blanc" a rappelé à quel point Mandela avait "marqué sa vie et celle du monde entier".

Pour la deuxième partie de soirée, il a rejoint sur scène le ministre et chanteur sénégalais, Youssou Ndour, qui lui aussi a démontré, accompagné d’une formation camerounaise survitaminée, qu’il était toujours un artiste exceptionnel. Devant le public, il s’est remémoré du jour de la libération de Mandela, lorsqu’il était avec sa mère devant "le journal télévisé en français".

Puis, il a invité Johnny Clegg à remonter sur scène pour interpréter ensemble le titre phare du Sud-Africain, "Assibonanga", qui en 1987, a contribué à donner une résonnance mondiale à la lutte contre l’apartheid. "Oh the sea is cold and the sky is grey / Look across the Island into the Bay / We are all islands till comes the day We cross the burning water". Des paroles qui résonnent intensément, aujourd’hui encore, dans nos esprits.


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