Green Party et autres partis de l’opposition creuse, de poreuses idéologies politiques

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 10 mars 2016 à 01:27

L’opinion nationale rwandaise est atterrée de voir de nouveaux partis tel le Parti des Verts (Green Democratic Party) naître et se faire enregistrer dans les mêmes conditions comme ceux qui les ont précédés.
Tous croient que lutter dans l’opposition au parti au pouvoir est une idéologie en soi. C’est dans cette pauvreté idéologique que profite le FPR (Front Patriotique Rwandais) qui rassemble en son sein toutes les idéologies rationnelles abandonnées par les partis officiellement agréés. Pour le cas (...)

L’opinion nationale rwandaise est atterrée de voir de nouveaux partis tel le Parti des Verts (Green Democratic Party) naître et se faire enregistrer dans les mêmes conditions comme ceux qui les ont précédés.

Tous croient que lutter dans l’opposition au parti au pouvoir est une idéologie en soi. C’est dans cette pauvreté idéologique que profite le FPR (Front Patriotique Rwandais) qui rassemble en son sein toutes les idéologies rationnelles abandonnées par les partis officiellement agréés. Pour le cas du Green Party du Dr Frank Habineza,

"L’objectif principal du DGPR est d’installer au pays une opposition politique authentique dans le pays.... C’est un parti du peuple qui lutte pour une démocratie progressive du peuple rwandais, une démocratie qui permettra aux Rwandais de jouir de leurs droits autant que cela est prescrit dans les instruments internationaux de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits de l’Homme et autres lois internationales, réglements et Principes démocratiques", lit-on sur le Website du Parti des Verts qui ne veut pas assumer une quelconque lutte sociopolitique enrichissant le champ idéologique rwandais.

Lui, le DGPR comme le PS Imberakuri, deux nouveaux partis entrés officiellement il y a peu dans l’arène politique rwandaise, ne comprennent pas suffisamment que la lutte pour l’éclosion des méthodes démocratiques de gestion de la société ne sont qu’une conséquence de choix de dimensions et de modes d’administration de l’Economie du pays.

Jeux revendicatifs superficiels

Face à cette incompréhension ou oubli délibéré, ces deux partis qui sont entrés dans le Forum de Concertation des Formations Politiques agréées dans le pays sous condition de rester avec leur côté oppositionnel, se surprennent à revendiquer des droits instables :

"Le parti de l’opposition politique au régime rwandais, le DGPR, se plaint de peu d’espace de liberté dans ses relations avec d’autres partis politiques. Le DGPR avance que le gouvernement s’immisce dans la gestion et le leadership des partis politiques", rapporte le journal en ligne IMIRASIRE.

Pourtant cette situation évoquée par le DGPR est interprétée différemment par des politologues et autres analystes politiques rwandais qui observent de très près la scène politique rwandaise.

"Il y a un côté incompréhensible des politiciens rwandais autres que ceux du FPR au pouvoir. Ou bien ils ne comprennent pas la lutte qu’ils poursuivent et par ricochet ils ne prennent pas avec l’importance nécessaire des institutions sociales. Pour eux, il faut s’opposer au régime en place pour faire entendre sa voix qui ne s’appuie pas sur un ferme engagement idéologique alternatif à propos d’une réalisation exécutée par le régime FPR", a dit tel politologue qui n’a pas voulu être cité.

Selon cet analyste politique, le fait que le FPR dans sa course pour un développement rapide s’allie temporairement avec les formations politiques en place, il est le moteur du gouvernement et tourne toutes ses réalisations dans la voie capitaliste de développement tout en accaparant d’autres idéologies de gauche et du centre délaissées par les partis membres du Forum.

Un autre analyste trouve que les partis politiques rwandais auraient dû se fixer sur les questions nationales transversales dont l’unité et la Réconciliation, la lutte contre la pauvreté ou encore l’indépendance économique ou la sécurité nationales.

"Là encore, a-t-il ajouté, même quand tout en s’engageant à avoir un programme minimum commun, il n’empêcherait que des idées de gauche ou de droite se battent quant à la mise en exécution des décisions adoptées à cet effet".

Tous les analystes interrogés ne donnent pas raison aux Verts rwandais qui se plaignent d’un espace démocratique rétréci. Ils reprochent aux partis de l’opposition et à ceux de la coalition de ne pas faire valoir leurs idéologies sur les questions discutées au sein de leur Forum et sur leur mise en exécution. Aussi ces analystes trouvent-ils que tant que ces partis ne montrent pas à leurs bases et quartiers généraux comment ils approuvent tel mode de mise à exécution des programmes publics, ils tuent eux-mêmes la culture de la démocratie.

"En effet, comment le fermier rwandais adhérent au DGPR pourra-t-il comprendre le programme national de consolidation des terres pour une meilleure mécanisation agricole et des crédits agricoles collectifs importants tant que ce dernier parti n’aura pas produit un communiqué à cet effet et montrer comment il tient au renforcement de la productivité nationale dans le respect des normes environnementales ? S’il le faisait, y aurait-il un meilleur exercice démocratique de parti ?", a confié un vieux économiste agricole.


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