Réunis à Paris, les dirigeants des trois principaux partis d’opposition ont appelé mardi à manifester contre le président guinéen, Alpha Condé.

Dans une déclaration commune signée à Paris, les trois anciens Premiers ministres Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et Lansana Kouyaté accusent Alpha Condé, le chef de l’État guinéen, de "mépris total de l’autorité de la loi" et dénoncent "des violations récurrentes des droits de l’Homme sur l’ensemble du territoire".

Ils appellent à la "reprise des manifestations citoyennes pour exiger la satisfaction des revendications de l’opposition", sans pour autant préciser les modalités des manifestations prévues.

"Alpha Condé perd toute légitimité pour présider encore aux destinées de la Guinée. Son maintien au pouvoir constituerait une grave menace pour la paix et l’unité de la Guinée et la stabilité de la sous-région", écrivent les signataires dans le texte.

"Nous allons sortir, nous allons prendre les rues parce que les deux autres recours ne marchent pas", a déclaré à l’AFP Cellou Dalein Diallo Diallo, président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG).

"Nous avons décidé d’organiser la lutte, la résistance contre l’instauration de la dictature et la confiscation des acquis démocratiques de notre peuple", a-t-il poursuivi. Et d’insister : "Nous sommes prêts à aller jusqu’au départ d’Alpha Condé."

L’opposition avait déjà suspendu la semaine dernière sa participation au Parlement et à la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). La décision de l’opposition fait suite au choix de la Ceni d’organiser la présidentielle le 11 octobre 2015 et les élections locales fin mars 2016.