Habineza et les Verts : lutte contre un 3ème mandat sans annoncer son idéologie

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 23 octobre 2015 à 12:21

Le Parti démocratique Vert du Rwanda ou Green Party devra se débrouiller pour financer sa campagne pour le « non » à la réforme de la Constitution.
Green Party avait accusé les parlementaires rwandais d’avoir, sous couvert de « consultations populaires », fait campagne en faveur d’un troisième mandat pour Paul Kagame et ce, avec l’argent de l’Etat.
Le Parti vert demandait donc à la Commission électorale de financer aussi sa campagne. Mais la Commission Nationale Electorale estime que ce n’était pas son (...)

Le Parti démocratique Vert du Rwanda ou Green Party devra se débrouiller pour financer sa campagne pour le « non » à la réforme de la Constitution.

Green Party avait accusé les parlementaires rwandais d’avoir, sous couvert de « consultations populaires », fait campagne en faveur d’un troisième mandat pour Paul Kagame et ce, avec l’argent de l’Etat.

Le Parti vert demandait donc à la Commission électorale de financer aussi sa campagne. Mais la Commission Nationale Electorale estime que ce n’était pas son rôle de soutenir les campagnes des partis politiques.

« Je ne sais pas d’où ils tirent ces informations, tout le monde sait comment le processus s’est déroulé. Tout d’abord il y a eu des pétitions envoyées spontanément par la population. Ce que les parlementaires ont fait, c’est consulter la population à partir du contenu de ces pétitions. Donc s’ils disent ça, je pense que ce n’est pas correct », a déclaré Charles Munyaneza.

Charles Munyaneza a indiqué qu’une fois un éventuel référendum annoncé, Green Party pourra faire campagne tout comme les autres partis politiques.

Des personnalités de la société civile interrogées trouvent qu’il est de son droit le Parti des Verts de penser comme il l’entend mais qu’en matière de déclarations politiques, la déontologie du politicien exige des faits documentés. Ce qui n’est pas le cas actuel.

Un professeur d’université trouve que Green Party est entrain de jouer son jeu politicien mais qu’il montre carrément qu’il n’a aucun agenda politique sérieux de lutte.

"Dans l’arène politique rwandaise officielle, il y a des partis politiques rangés idéologiquement à droite à côté du FPR moteur même ceux qui devraient être à gauche comme le Parti Socialiste de l’Hon. Rucibigango ou le PSD (Socio Démocrate) du Ministre Dr Vincent Biruta. Ils se taisent et ramassent leur dû car ils cautionnent la politique du FPR et de son président et Président de la République Paul Kagame.

Mais qui est idéologiquement parlant le Démocratic Green Party of Rwanda ? Rien ! Il n’annonce pas sa couleur. Crier que Kagame ne doit pas briguer un troisième mandat ? Soit ! Et après ? Qui doit le briguer ? Quel parti a un programme politique fondamentalement différent de celui du FPR ? A moins que Habineza Frank, le chef des Verts dise que le FPR doit aligner une autre personnalité qui n’est pas Kagame. Mais là alors ce serait entrer dans la cuisine interne d’un autre parti", a confié ce professeur qui a requis l’anonymat.

En effet, Frank Habineza a le courage d’aller à contrario du courant pour le 3ème mandat de Kagame. Mais, il lutte uniquement pour un formalisme démocratique de l’alternance. Il ne brandit aucune feuille politique résumant les aspirations des citoyens qui eux souhaitent un président qui fait un déclic pour canaliser beaucoup de flux financiers dans le monde rural occupé à 85% par de petits fermiers agricoles qui subissent les dures rigueurs du capitalisme de monopole rwandais avec des taux d’intérêt bancaires insupportables.

"En brandissant au moins cette revendication citoyenne de rabattement des taux d’intérêt bancaires qui vont au delà de 20% pour des microfinances et plus de 17% pour les banques commerciales, ce Vert de Frank Habineza aura au moins avancé pour quelque chose à la politique nationale du pays au lieu de crier de petites manoeuvres politiciennes de nombre de mandats. Au moins Kagame a eu le courage de construire un système économique rigoureux. Il a difficile à demander aux banquiers de baisser les taux d’intérêt car il continue à caresser d’autres investisseurs pour venir au pays. Mais lui ou un autre parti devraient veiller à tempérer l’appétit de gros profits réalisables de ces investisseurs", a récidivé le professeur.


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