ELECTIONS AMERICAINES – Un audit gouvernemental fustigeant l’usage d’une messagerie privée par Hillary Clinton lorsqu’elle pilotait la diplomatie américaine a été dévoilée mercredi. Un coup dur pour celle qui pourrait également être entendue par le FBI. Une affaire qui tombe mal pour celle qui est désormais dans la dernière ligne droite avant l’investiture du parti pour la présidentielle.
"Regardez le scandale des e-mails, elle ne devrait même pas avoir le droit d’être candidate." Jamais avare d’une critique à l’égard d’Hillary Clinton, Donald Trump a sans doute trouvé le point faible de sa rivale en cognant sur "l’affaire des e-mails". Une polémique qui n’en finit plus d’embarrasser la démocrate, laquelle devrait être entendue ces prochains jours par le FBI, alors qu’un audit gouvernemental calamiteux est venu ce jeudi s’ajouter au dossier.
Pour comprendre l’embarras dans lequel se trouve la favorite à l’investiture démocrate, il faut remonter à janvier 2009. Fraîchement nommée secrétaire d’Etat par Barack Obama, Hillary Clinton exige de conserver son téléphone BlackBerry pour ses communications personnelles. Problème : les responsables de la sécurité doutent de la sécurité de l’appareil, et imposent que celui-ci soit déposé dans un coffre quand Hillary Clinton est présente dans l’enceinte du ministère. Las, au fil des mois, elle conserve son téléphone qui, en outre, est connecté à son domicile directement sur un serveur privé, celui de la fondation Bill Clinton.
Dix mois d’enquête
Durant des années, la secrétaire d’Etat alterne ainsi téléphone pro et perso. Jusqu’à l’été 2015, où le New York Times révèle l’affaire, entraînant le dépôt d’une plainte par une association qui estime, en vertu du Freedom of Information Fact, que l’appareil personnel a pu permettre de dissimuler des documents relatifs à la sécurité nationale. Les e-mails, envoyés et reçus de 2009 à 2013, ont donc conduit la police fédérale à lancer une enquête et à interroger le plus proche entourage de la candidate démocrate à la Maison Blanche, dont Cheryl Mills et Huma Abedin, sa fidèle assistante. Au total, 30.000 messages seront rendus publics par le département d’Etat.
L’enquête du FBI, lancée il y a dix mois et dont le périmètre n’a jamais été confirmé officiellement, touche désormais à sa fin. Les policiers s’intéressent aux informations confidentielles (le premier niveau de classification, concernant environ 2.000 messages), secrètes (65 messages) et "top secrètes" (22 messages qui restent entièrement retenus) qui se sont retrouvées sur ce système de messagerie non gouvernemental. Prochaine étape : l’audition d’Hillary Clinton, qui devrait avoir lieu prochainement selon le Washington Post. Et ce, même si cette dernière n’a commis… aucune infraction.
"Trump à la Maison Blanche, Clinton à la maison d’arrêt"
Certes, la loi interdit de communiquer des informations classifiées en dehors du réseau sécurisé prévu à cet effet. Mais à l’époque où ces messages ont été envoyés et reçus par Hillary Clinton, ils n’étaient pas marqués secrets ou confidentiels, ce que martèle la candidate. La classification est intervenue a posteriori, au moment de la mise à disposition du public. La loi fédérale, en outre, n’interdisait pas à l’époque aux ministres de communiquer professionnellement via une messagerie non gouvernementale, bien que la pratique fût découragée.
Malgré cette défense solide, difficile de savoir si le département de la Justice prendra la décision de procéder à des inculpations ou non. Une incertitude qui, en attendant, profite au camp républicain qui utilise sans relâche l’affaire pour ternir la réputation de la candidate. Dans les meetings républicains à travers tout le pays, des slogans apparaissent sur des T-shirts ou des badges tels que : "Trump à la Maison Blanche, Clinton à la maison d’arrêt".
C’est dans ce contexte d’une campagne acharnée que l’inspecteur général du département d’Etat, un organe administratif indépendant, a rendu public un rapport d’enquête au vitriol sur les pratiques des chefs de la diplomatie américaine depuis le début des années 2000. Une enquête qui épingle sévèrement Hillary Clinton : lorsqu’elle était ministre, elle "utilisait des appareils mobiles pour des activités officielles et a largement eu recours à un compte email personnel sur son serveur privé", critique l’organe administratif américain. Or, toujours selon le rapport, "le bureau de l’inspecteur général n’a trouvé aucune preuve que la secrétaire d’Etat avait demandé ou obtenu des directives ou l’approbation pour mener ses activités officielles via un compte email personnel sur son serveur privé".
metronews.fr
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