L’essai nucléaire nord-coréen met la planète en émoi

Redigé par IGIHE
Le 3 septembre 2017 à 05:05

Pyongyang a testé, le 3 septembre, une bombe à hydrogène, un essai qui s’est révélé être une « réussite », ont rapporté les médias officiels qui ajoutent que l’engin peut être monté sur des missiles à longue portée. Pour le président américain Donald Trump, la politique d’apaisement envers les Nord-Coréens « ne fonctionnera pas »
La Corée du Nord, indique notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias, affirme avoir réussi à faire exploser une bombe thermonucléaire miniaturisée « à deux étages ». Capable donc de (...)

Pyongyang a testé, le 3 septembre, une bombe à hydrogène, un essai qui s’est révélé être une « réussite », ont rapporté les médias officiels qui ajoutent que l’engin peut être monté sur des missiles à longue portée. Pour le président américain Donald Trump, la politique d’apaisement envers les Nord-Coréens « ne fonctionnera pas »

La Corée du Nord, indique notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias, affirme avoir réussi à faire exploser une bombe thermonucléaire miniaturisée « à deux étages ». Capable donc de frapper un autre continent – sous-entendu, les Etats-Unis.

L’engin qui vient d’exploser, provoquant un émoi planétaire, serait le même que celui montré, quelques heures plus tôt, sur des photographies diffusées par la propagande nord-coréenne.

Toutes ces déclarations sont difficiles à vérifier. Ce qui est sûr, c’est que la Corée du Nord a bien procédé ce matin à son sixième essai nucléaire, le plus puissant de tous. L’explosion a été mesurée par tous les sismographes de la région, elle a eu lieu sur le site de Punggye-ri, le site d’essais nord-coréen.

La Corée du Sud parle d’une magnitude dix fois supérieure à celle observée lors du quatrième test nucléaire nord-coréen l’année dernière.

Questions sur la miniaturisation

Si les calculs précis restent à faire, les premières estimations font état d’une bombe d’une puissance de l’ordre de 150 kilotonnes. Il est encore trop tôt pour déterminer s’il s’agit bien d’une bombe thermonucléaire et surtout, si cet engin a été suffisamment miniaturisé pour pouvoir être placé au sommet d’un missile, comme l’affirme les médais officiels.

Mais l’explosion de ce matin montre néanmoins que la Corée du Nord dispose d’une capacité de dissuasion nucléaire de plus en plus crédible.

Condamnations

Quelques heures après l’essai nucléaire, le président américain, Donald Trump, a affirmé qu’une politique « d’apaisement » envers la Corée du Nord n’était pas efficace. « La Corée du Sud s’aperçoit, comme je le leur ai dit, que leur discours d’apaisement avec la Corée du Nord ne fonctionnera pas, ils ne comprennent qu’une chose ! », a donc déclaré M. Trump sur son compte Twitter.

Le président américain réunira dans la journée son équipe de sécurité nationale, a annoncé la Maison Blanche. De nouvelles sanctions sont à prévoir contre la Corée du Nord, a annoncé le secrétaire au Trésor.

A Paris, après l’essai nucléaire nord-coréen, le président Emmanuel Macron appelle la conmmunauté internationale à réagir « avec la plus grande fermeté » et réclame des réactions du Conseil de sécurité et de l’Union européenne. Face à la nouvelle provocation de Pyongyang, plusieurs puissances de la région ont également réagi. A commencer par la Corée du Sud qui demande « la punition la plus forte » pour son voisin du nord.

Pékin, de son côté, a « condamné vigoureusement » le nouvel essai nucléaire, tout en exhortant Pyongyang à « cesser d’aggraver la situation » avec des « gestes qui ne servent pas ses intérêts ».

A Moscou aussi, on « condamne de la manière la plus forte » cet essai. Enfin, le test nucléaire nord-coréen est « extrêmement regrettable » pour l’AIEA à Vienne.

La Corée du Sud dans l’impasse

Le président sud-coréen Moon Jae-in a ainsi demandé « toutes les mesures diplomatiques, et notamment des sanctions au Conseil de sécurité de l’ONU pour isoler complètement la Corée du Nord », a déclaré son conseiller, Chung Eui-Yong après une réunion d’urgence du Conseil de sécurité nationale.

Moon Jae-in s’est aussi dit « déçu et en colère ». Depuis son élection en mai, il multiplie en effet les mains tendues au régime du Nord, il en appelle au dialogue et à la reprise des échanges, mais Pyongyang fait la sourde oreille. Le gouvernement sud-coréen veut aussi discuter du retour sur son territoire de « puissantes armes tactiques » américaines - c’est à dire des armes nucléaires. Celles-ci ont été retirées de Corée du Sud au début des années 1990.

Séoul se trouve dans une position très délicate, coincé entre son menaçant voisin nord-coréen et son allié américain dont la politique à l’égard du Nord est de plus en plus confuse. Moon Jae-in devrait donc continuer à chercher ce qui est à ses yeux la moins pire des solutions : accroître la pression tout en relançant des négociations avec Pyongyang.

H comme hydrogène

La bombe H est également appelée « thermonucléaire ». Il s’agit d’un engin beaucoup plus puissant que la bombe atomique ordinaire. D’ailleurs la bombe H est composée de deux étages. Le premier, c’est une bombe atomique classique dont l’explosion permet la montée en température nécessaire à la fusion du combustible du second étage. C’est ce procédé qui permet d’atteindre un niveau de destruction colossal, au moins 1 000 fois la puissance de la bombe larguée par les Etats-Unis sur Hiroshima au Japon en 1945.

Aujourd’hui, seuls cinq pays maîtrisent officiellement la technologie de la bombe H. Ce sont les cinq puissances nucléaires du Conseil de Sécurité : Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne. Trois autres puissances nucléaires... Inde, Pakistan et Israël, ne possèdent pas (en tout cas officiellement) la bombe H. Depuis ce matin la Corée du Nord, neuvième état de la planète à se doter de l’arme atomique, affirme donc avoir testé avec succès une bombe H. Au-delà de la réalité scientifique et militaire de cet essai qui reste à confirmer, il constitue un nouveau défi à la communauté internationale.

Avec Rfi


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