La Russie de Vladimir Poutine renoue avec la tradition du 1er-Mai

Redigé par IGIHE
Le 1er mai 2017 à 03:19

Le 1er-Mai, fête du Travail et des Travailleurs, célébré dans de nombreux pays partout dans le monde, a donné lieu en Russie soviétique à des célébrations solennelles. Avec la perestroïka, le pays a changé d’époque. Que reste-t-il des célébrations de la fête du Travail ? Le 1er-Mai a-t-il gardé son importance en Russie ?
Sous l’Empire russe, à la veille de la Révolution, le 1er-Mai fédérait déjà des travailleurs, avec des premiers défilés. Le 1er-Mai devient ensuite une fête officielle à l’arrivée au pouvoir (...)

Le 1er-Mai, fête du Travail et des Travailleurs, célébré dans de nombreux pays partout dans le monde, a donné lieu en Russie soviétique à des célébrations solennelles. Avec la perestroïka, le pays a changé d’époque. Que reste-t-il des célébrations de la fête du Travail ? Le 1er-Mai a-t-il gardé son importance en Russie ?

Sous l’Empire russe, à la veille de la Révolution, le 1er-Mai fédérait déjà des travailleurs, avec des premiers défilés. Le 1er-Mai devient ensuite une fête officielle à l’arrivée au pouvoir des bolchéviques. Selon les mots de Lénine, il s’agit pour les travailleurs de célébrer « l’éveil à la lumière et à la connaissance » et « l’union fraternelle contre toute forme d’oppression ».

Au départ, il est appelé « Jour de l’International » et devient ensuite le « Jour de la solidarité internationale des travailleurs ». On organise à cette occasion des manifestations dans tous les pays de l’Union, la plus importante se tenant sur la place Rouge à Moscou. Ces défilés ont rythmé le calendrier soviétique jusqu’en 1990.

Avec la perestroïka, le pays a changé d’époque

Lors de la perestroïka [la « reconstruction » entreprise par Mikhaïl Gorbatchev notamment, 1985-1991 NDLR], la Russie entre dans une nouvelle période de son histoire. Les célébrations ne sont plus au goût du jour.

En 1992, la fête est renommée : on parle désormais de la « fête du Printemps et du Travail ». Un intitulé qui montre que le 1er-Mai est devenu beaucoup moins politique. Pour les Russes aujourd’hui, le 1er-Mai, c’est surtout le début des vacances de mai qui durent jusqu’aux célébrations de la victoire sur l’Allemagne nazie le 9 mai 1945.

C’est une période très appréciée car les beaux jours arrivent et les Russes en profitent pour prendre du bon temps et quand ils le peuvent, passer quelques jours à la datcha, la maison de campagne. C’est ce qui ressort des enquêtes d’opinion : selon le centre Levada, ce qui est le plus important pour les Russes, c’est de passer le 1er-Mai en compagnie de ses proches.

Le pouvoir russe reste attaché à cette tradition

Tout comme une partie de la population qui ressent de la nostalgie à l’égard de l’URSS. Depuis 2013, Vladimir Poutine, remet par exemple des décorations le 1er-Mai. Le président distingue les « héros du travail de la Fédération de Russie ». Les personnes honorées viennent aussi bien de l’industrie, du sport ou de la culture.

D’une manière générale, on constate depuis 2012, quand Vladimir Poutine a entamé son troisième mandat, que le 1er-Mai renoue avec les défilés syndicaux. En 2014, on a pu par exemple assister au premier défilé du 1er-Mai sur la place Rouge depuis la chute de l’Union soviétique. Environ 100 000 personnes y étaient rassemblées. Il s’agissait avant tout d’une manifestation de soutien à Vladimir Poutine. Le contexte était particulier il est vrai puisque le président russe venait d’officialiser le « rattachement » de la Crimée à la Fédération de Russie. L’an dernier ils étaient à peu près aussi nombreux.

Avec Rfi.fr


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