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Le journaliste Marc Hoogsteyns, spécialiste des Grands Lacs, scrute les difficiles relations Rwanda et ses voisins

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 24 décembre 2018 à 02:25

Journaliste reporter à Reuters et AP/Associated Press pour la région des Grands Lacs pendant 25 ans, Marc Hoogsteyns, 57 ans, est un observateur politique autorisé pour mener des analyses froides sur les relations tantôt houleuses, tantôt amicales que cultivent les pays de l’Afrique-ci des Grands Lacs. Il met particulièrement le Rwanda au centre de cette saga. Il étale des faits et ne prophétise pas des guerres qui risquent d’éructer si les voisins du Rwanda continuent à lui mener des jeux criminels.

"J’ai suivi avec attention la récente conférence de presse du Président Kagame. Mon ami de faculté et confrère lui a demandé la démarche qu’il devra adopter au cas où des actes de sabotages contre son pays venus des Etats voisins persisteraient. Le Président lui a répondu sereinement. Il a dit qu’il ne mettra pas du feu sur la flamme, qu’il reste au Rwanda une seule option ; celle de bien veiller à ses frontières", a dit Marc avant de montrer que son voisin du Sud, le Burundi, d’où sont lancées des attaques des FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda et des RNC/Rwanda National Congress qui font des razzias et incendies quelques véhicules, vit dans une crise économique permanente et s’isole de plus en plus vis-à-vis de la Communauté internationale.

Des situations socio économiques détériorées

"La situation socio économique se détériore de plus en plus sérieusement", écrit-il avant de donner une image peu reluisante de ce pays qui abat sa dernière carte guerroyeuse, une option que le voisin du Nord, l’Uganda de Museveni évite scrupuleusement quand bien même il est fortement soupçonné que c’est bien lui le grand tireur de ficelle dans cette affaire de déstabilisation de l’actuel régime FPR (Front Patriotique Rwandais) rwandais.

« Une large opinion burundaise commence à en avoir assez des crimes qui sont commis par les forces de sécurité burundaises dont le Service de Renseignement militaire et le groupe paramilitaire IMBONERAKURE. La situation économique s’empire au point qu’il devient impossible de s’approvisionner en essence pour sn véhicule. Les pétroliers vivent une peur permanente car les véhicules de service gouvernemental et militaires quittent la pompe sans payer. Ce cas montre que le pays amorce un village en chute libre », écrit le journaliste qui a pris le temps de bien observer le sujet.

Pour lui, quand bien même la RDC est un cas à part qui ne cherche pas noise à son petit voisin rwandais, « les mouvements et événements criminels qui se passent dans les deux provinces Nord et Sud Kivu de la RDC frontalières avec le Rwanda ne sauraient pas être dissociés de ceux qui se déroulent au Burundi ».

« Il y a peu les éléments criminels rwandais venus du Burundi se sont introduits au Rwanda en passant par Nyungwe. Ils ont été arrêtés. Puis une autre attaque a emprunté le même itinéraire pour incendier quelques véhicules », écrit Marc disant que les auteurs ont été repoussés par l’armée rwandaise. D’autres sources font état d’une poursuite effrénée contre ces criminels qui ne savent pas attaquer des objectifs militaires et attenter à la vie d’innocents citoyens.

La sérénité des citoyens rwandais qui vaquent à leurs occupations de développement

Marc Hoogsteyns trouve que les citoyens rwandais ne comprennent rien au bellicisme des voisins du Rwanda qui arment et facilitent certains esprits égarés rwandais à semer encore une fois la désolation dans les villes et contrées qui s’urbanisent dans le pays.
« Beaucoup de citoyens rwandais, occupés qu’ils sont dans la production, connaissant des mutations économiques, ne prêtent aucune attention à ces actes terroristes de moindre envergure. D’autre part, les observateurs internationaux de la situation de la Région des Grands Lacs et de l’Afrique entière trouvent que ces attaques éclaires venues du Burundi sont une tentative du régime burundais de Nkurunziza pour agacer son voisin Kagame qui menerait des attaques ouvertes et se verrait par la Communauté internationale que c’est lui qui aura ouvert les hostilités », écrit Marc.

Pour lui, le jeu burundais est dangereux mais c’est la seule option qu’a le Président Pierre Nkurunziza dont le régime est économiquement aux abois avec des mécontentements sourds de la classe politique et de la nomenklatura militaire burundaises qui constatent que Nkurunziza tient à « pérenniser une situation socio politique au bord de la faillite sans aucune volonté de quitter le pouvoir ».

Chapitre congolais
Marc Hoogsteyns dédouanne encore une fois le Rwanda accusé à plusieurs reprises de faire irruption en RDC poursuivant des groupes génocidaires qui ont endeuillé le Rwanda en 1994. « Tous les maux de la RDC ont été attribués au Rwanda. Pourtant au total désengagement de ce pays et à l’abandon affiché de soutien aux mouvements comme le M23, « d’autres mouvements armés sont nés et les FARDC/Forces Armées de la RDC ont commis des crimes innommables », rapporte-t-il tout en insistant sur des tentatives d’incursion répétées au Rwanda depuis lors des miliciens hutus venant de l’Est de la RDC.

Le journaliste apprécie le nouveau look économique et développemental d’un Rwanda sollicité par des touristes internationaux de différents horizons : investisseurs , tourisme culturel. « Et puis, le Rwanda est très visible avec sa diplomatie internationale avec la présidence de l’Union Africaine, le Secrétariat général de l’OIF », écrit-il pour montrer qu’il ne sera pas facile aux pays jaloux de ce travail abattu patiemment par le Rwanda durant ces 24 ans de l’après génocide des Tutsi de 1994.

Les confrontations armées, ce n’est pas la meilleure solution
Marc Hoogsteyns conseille les autorités rwandaises à trouver d’autres pistes de solutionnement de ce problème de difficile voisinage avec leurs voisins burundais, congolais ou ugandais. « Les confrontations armées, ce n’est pas la meilleure solution », a-t-il dit les appelant à examiner comment « leur aventure au Congo s’est retournée contre elles ».

Hoogsteyns confie s’être entretenu avec un proche conseiller du Président rwandais en matière de sécurité. Ses confidences disent beaucoup des démarches de renormalisation des relations du Rwanda avec ses voisins. Il semble exclure l’option armée qui, à l’instar du stratège militaire chinois Sun Tzu,n’apporte pas de solutions durables.

« Sun Tzu nous a appris qu’une véritable lutte contre son adversaire revient à anéantir ses forces et sa capacité de nuisance. Mais c’est aussi être alerte face aux agissements de son ennemi. Ceci revient à dire que nous mettons beaucoup d’efforts à nous préparer suffisamment contre une éventuelle attaque de l’ennemi. Nous ne souhaitons pas le voir venir mais nous devons hautement apprécier que nos positions militaires sont invincibles », a dit le conseiller au journaliste donnant du coup assez de lumière sur la présence dans le Parc Akagera (Est du Pays) du Président Paul Kagame, en tenue militaire, aux exercices militaires de la3ème Division déployée en Province de l’Est.

Une solution militaire n’est pas privilégiée ni envisagée par le Rwanda
Hoogsteyns trouve que cette préparation militaire avec idée de défense de l’intégrité de son territoire est une bonne chose, que même les diplomates étrangers en poste dans la région constatent que le Rwanda est agressé à plusieurs reprises par ses voisins et qu’il évite toujours de monter la température de guerre.

« Les gouvernements ugandais et burundais en difficulté, à force de multiplier des activités de sabotage contre le Rwanda sont entrain de se détruire eux-mêmes », a-t-il dit citant le stratège Tsu qui dit que « vainqueur d’une guerre est celui qui sait le moment opportun d’attaquer et apprécier des fausses situations », a dit cet analyste trouvant qu’à un certain moment, n’en pouvant plus au vu de sabotages répétés, Kagame sera à bout de patience et décidera à tort du déclanchement des hostilités.

Tout en appréciant le professionnalisme des agents des services de renseignement militaire rwandais, l’analyste trouve qu’il est plus que temps que « la communauté internationale entre dans la médiation pour annuler la tension belliqueuse du Burundi avec un Congo libre où toutes les actions criminelles contre le Rwanda se préparent impunément ; et décourager le jeu criminel des coulisses joué macchiavéliquement par Museveni. Tous ceux là sont les grands perdants dans les jours à venir ».


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