Le Rwanda s’oppose à la libération anticipée du trio de Ngeze, Simba et Ntawukuriryayo

Redigé par IGIHE
Le 14 mai 2018 à 10:27

Le gouvernement rwandais a exhorté le mécanisme pour les Tribunaux pénaux internationaux (MICT) à ne pas accorder une libération anticipée à trois condamnés qui ont joué un rôle déterminant dans le génocide de 1994 contre les Tutsi.

Le trio de Colonel Aloys Simba, Dominique Ntawukuriryayo et Hassan Ngeze ont demandé au Mécanisme - qui a succédé au Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) - d’obtenir une libération anticipée, d’après le Newtimes.

Ngeze est un ancien journaliste virulent tristement célèbre pour sa publication des soi-disant 10 commandements hutus, qui faisaient partie de la propagande anti-Tutsi et ont été un outil majeur dans le génocide contre les Tutsis.

Ngeze se trouve actuellement au Mali, où il purge une peine de 35 ans, peine qui a été réduite en appel de la peine d’emprisonnement à vie qui lui avait été précédemment infligée par le TPIR.

Outre la propagande anti-Tutsi virulente qu’il a publiée dans son journal Kangura, Ngeze a participé activement aux massacres dans sa préfecture natale de Gisenyi, actuellement le district de Rubavu.

Pour Ntawukuriryayo, un ancien sous-préfet de Gisagara dans l’actuelle province du Sud, il a demandé une libération anticipée à la suite d’une condamnation à 20 ans de prison qui lui a été infligée en 2012.

Ntawukuriryayo figurait dans les tueries sur la colline de Kabuye à Gisagara où il attirait avec tact les Tutsis avec la promesse de les protéger seulement pour les remettre à la milice sans aucune chance de s’échapper.

Simba purge quant à 25 ans d’emprisonnement confirmée par la Chambre d’appel du tribunal en 2007 pour avoir supervisé les massacres de milliers de Tutsis dans l’actuelle Province du Sud où il avait été nommé chef de facto de la force militaire et para-militaire ; la principale machine à tuer dans la région.

Pendant ce temps, le mécanisme a donné au Rwanda seulement 14 jours pour exprimer son opinion concernant ces demandes de libération anticipée par les trois condamnés.

Ceci, est surprenant compte tenu du fait que certaines de ces demandes ont été soumises à la cour il y a plusieurs mois, et dans certains cas, ces demandes ont été reçues par le mécanisme résiduel il y a de cela des années.

Bien que le Rwanda soit une partie centrale dans les procédures du tribunal, il n’a jamais été demandé au tribunal d’émettre un avis sur la décision d’accorder une libération anticipée à tout condamné précédemment libéré.

Plusieurs experts ont remis en question la logique et la légalité des précédentes libérations anticipées, en particulier si l’on considère que le mécanisme ou le tribunal avant lui n’a pas consulté Kigali.


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