Lee Kuan Yew et le Rwanda

Redigé par Sema Kweli
Le 15 avril 2015 à 03:28

Un grand homme vient de tirer sa révérence. Lee Kuan Yew vient de s’éteindre le 23 mars 2015. A l’âge de 91 ans.
Il fut premier ministre de Singapour de 1959 à 1990. Trente et un ans comme chef du gouvernement. Mais il ne laisse le cabinet qu’en 2011. Il restera au sommet de son parti PAP jusqu’à l’âge avancé.
Géo stratège au franc parler et observateur perspicace Il offrira une Stabilité politique et un ordre social à Singapour. Grâce au choix de meilleurs gestionnaires économiques et la facilitation (...)

Un grand homme vient de tirer sa révérence. Lee Kuan Yew vient de s’éteindre le 23 mars 2015. A l’âge de 91 ans.

Il fut premier ministre de Singapour de 1959 à 1990. Trente et un ans comme chef du gouvernement. Mais il ne laisse le cabinet qu’en 2011. Il restera au sommet de son parti PAP jusqu’à l’âge avancé.

Géo stratège au franc parler et observateur perspicace Il offrira une Stabilité politique et un ordre social à Singapour. Grâce au choix de meilleurs gestionnaires économiques et la facilitation des investisseurs.

La méritocratie et la recherche des valeurs dans toute nomination et gestion des ressources humaines sont les clefs de son succès.

Pour les Singapouriens, Lee Kuan Yew est l’homme qui a transformé leur vie depuis le logement, le transport, les soins médicaux, l’éducation, le sens de la famille, l’environnement. Il leur a offert la Renaissance.

Lee Kuan Yew n’a jamais accepté la démocratie occidentale comme seul modèle politique. Il met en garde de ne pas imposer le système occidental sans discernement sur les sociétés dans lesquelles il ne fonctionnera pas.

La vulnérabilité de Singapour a justifié une certaine réduction des libertés démocratiques, comme le contrôle de la presse.

En 1987, il déclara "nous décidons ce qui est juste et bon pour nous. Peu importe ce que les gens pensent à l’extérieur du pays".

Lee a déclaré en 1994 qu’il n’était pas intellectuellement convaincu que "un homme une voix" soit le meilleur. La preuve en est qu’aux États unis leur président est élu par la chambre des représentants.

Le président rwandais Paul Kagame vient de rendre hommage à ce grand homme dont il s’inspire, semble-t-il.

Le trajectoire du Rwanda après le génocide et la politique de la terre brûlée ressemble à celui de Singapour avant l arrivée de Lee Kuan Yew.
Les deux leaderships ont quelques similitudes.

D’où vient le ressort et l énergie de Lee Kuan Yew ou chez le président Kagame, voyageur infatigable, qui saute de congrès à congrès, de forum aux rencontres bilatéraux ou visite les plus prestigieuses universités ou institutions de ce monde ?

Tous les deux sont animés du désir de reconquérir la prospérité, la grandeur et le respect d’antan (le Rwanda de Rwabugiri et Bisangwa).

Le sens de la "Destinée" est une force irrésistible. Il provoque des endomorphines.

Mais chez les Singapouriens comme chez les rwandais l idée de Renaissance animée par la Résilience et l’Assertivité trotte dans leur esprit.

Pour Lee Kuan Yew identifier sa course avec sa nation, son refus de prendre parti pour les grandes puissances en compétition, rester neutre sont autant d atouts.

Contrairement à Mao pour qui sans " destruction il n’y a pas de " reconstruction ". LKY ressemble plus à Deng Xiaoping dirigeant réformiste qui a apporté richesse, ordre, fierté et pouvoir à la Chine.

Lee Kuan Yew a créé un nouveau modèle de gouvernance : l’autocratie respectable avec la méritocratie. Il a imposé la loi et le droit avec une intolérance à la Corruption pour assurer la richesse pour tous.

Lee Kuan Yew a prouvé que les valeurs asiatiques et le leadership autoritaire sont une alternative efficace pour compenser le désordre des partis politiques occidentaux, dont le multipartisme crée l’anarchie et l’instabilité.

C’est le patrimoine confucéen, la source première du succès asiatique. Comme Imihigo au Rwanda seront le moteur du progrès.

Les vertus confucéennes sont nécessaires pour maintenir l’ordre pendant les périodes de changement rapide contraignant.

Pour Lee Kuan Yew les principes politiques occidentaux ne sont pas universels et sont plutôt infiniment moins supérieurs que sous d’autres cieux.

L’aphorisme chinois comme rwandais, ramener la paix sous le ciel exige d’abord se prendre en charge (umuntu niwe wigira ya kwibura agapfa), se cultiver (ubupfura), puis prendre soin de sa famille (kubaka urugo) et s occuper de son pays (patriotisme).

Singapour est un État de réflexion et de réservoir. Le Rwanda aussi. Se réinventer pour une Renaissance qui rend fier (intsinzi). Pour progresser.

L’auteur promet la suite de la série sur Lee Kwan Yew. Pour la 2 ème partie, il parlera des raisons de la durée de LKY sans prendre une ride. Les similitudes avec le Rwanda actuel.


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