Les 13 Rwandais rapatriés de Zambie sont rentrés bredouille. Ils demandent au Gouvernement rwandais de les aider à réclamer leurs biens laissés dans ce pays et que l’Etat rwandais mette à leur disposition des biens de première nécessité.

Il ont atterri à Kigali venant de Lusaka grâce au concours de l’Etat rwandais. Aussitôt arrivés, ils ont été logés au « Classic Hotel » de Kicukiro.

« Mon fonds de commerce marchait bien. Je tournais avec 2 millions de kwacha zambiens. Mais je l’ai laissé sans emporter quoi que ce soit », a confié Japhet Mudaheranwa originaire de Nyamasheke. Il a dit qu’il venait juste de faire 2 ans en Zambie sur invitation de ses connaissances. Il se promet de retourner en Zambie mais il se donne un temps pour se remettre de cette mésaventure.

Sindayiheba Alfani, mécanicien de son état et originaire du district Rusizi a migré avec femme et enfants en Zambie en 2012. Il a commencé son fonds de commerce avec 4 mille dollars. Il avait actuellement un chiffre d’affaires de 7 millions de francs rwandais avec une voiture de 3 millions de frw.

Nyandwi Védaste, 25 ans, est allé en 2014 ouvrir un bar à Lusaka avec un fonds de démarrage de 2.500$. Il a fait de bons profits au point que son patrimoine est monté jusqu’à quatre millions de francs en moins d’une année de travail. Il a tout laissé y compris son permis de conduire. Pour lui, il faut recommencer.

Eux autant que leurs camarades trouvent que la Zambie est un pays où on peut faire des affaires. Ils trouvent qu’ils pourront y retourner.

« Tout a commencé le jour où des corps sans vie amputés de certaines parties de zambiens ont été découverts. Du fait que les Rwandais sont très nombreux dans ce pays-là, au vu qu’il y a une certaine xénophobie antirwandaise, tout problème qui surgit est mis sur le dos des Rwandais. Et puis, même les Congolais et les Barundi sont désignés comme Rwandais », ont indiqué ces Rwandais venus de Zambie qui disent que les Rwandais qui ont été identifiés comme tels lors des manifestations ont vécu des moments durs.

Quand de ta cachette tu hélais un taxi, celui-ci refusait de te prendre. Au contraire il te menaçait de te lyncher sous prétexte que nous les Rwandais avons tué les leurs. Alors on était obligé de courir se cacher chez certains Zambiens amis », a dit Nyiraneza.

Alphonse Ndayisenga de 27 ans a lui aussi subi le même sort. Sa boutique alimentaire d’environ 3.000.000 de francs a été complètement pillée autant que les 60 des autres Rwandais.

Le Président Zambien Edgar Lungu a désapprouvé cette vindicte populaire et promis aux 300 fauteurs de troubles et pillards arrêtés des sanctions exemplaires.