Les Etats-Unis ordonnent aux forces régulières de la République démocratique du Congo (FARDC) d’arrêter les bombardements sur le territoire rwandais dans son combat avec les rebelles du M23 rebelles, ceci dans le but d’éviter une escalade du conflit militaire.

Dans un communiqué du porte-parole adjoint au Département d’État Américain, Marie Harf, le gouvernement du président Barack Obama est "alarmé par l’escalade des combats entre le groupe armé M23 et les forces armées de la RDC ».
« Nous demandons également à la RDC de prendre toutes les mesures de prudences requises afin de protéger les civils et de prendre des précautions pour que des obus FARDC ne franchissent pas par inadvertance ou autrement le territoire rwandais", ajoute le communiqué.
« Nous exhortons la MONUSCO et le Mécanisme conjoint de vérification élargie à enquêter rapidement et promptement de manière approfondie les charges respectives des pilonnages transfrontaliers ; nous demandons également la facilitation des actions humanitaires envers les populations dans le besoin, » poursuit le même communiqué.

Cette mise en garde Américaine intervient dans un contexte tendu entre les deux voisins, des rapports faisant de part et d’autres de bombardements réciproques entre la RDC et le Rwanda, les deux pays qualifiant mutuellement ces pilonnages d’actions provocatrices.

Le porte-parole militaire du Rwanda, le général de brigade Joseph Nzabamwita avait déclaré qu’une roquette 107mm avait été tirée par les FARDC sur le village de Bugu, dans la cellule Busigari, du secteur Cyanzarwe, en district de Rubavu aux environs de 13 heures, ce jeudi 22/08/2013 dans l’après-midi.

La bombe avait atterri dans une zone urbaine où elle a causé des degats materiels, sans faire de victimes.

Nzabamwita avait alors haussé le ton : « C’est un autre acte de provocation étant donné un incident similaire du 15 Juillet 2013, lorsque les FARDC avaient délibérément tirées deux bombes sur Kageshi et Gasiza, du District de Rubavu."
Le lendemain et le surlendemain, plus de bombes avaient à nouveau atterri au Rwanda.
Réponse du berger à la bergère, la RDC avait répondu en accusant à son tour le Rwanda des bombardements sur Goma, des accusations que Kigali a catégoriquement niées.

Avec cette tension qui augmente progressivement, il est à craindre que les deux pays n’en viennent à la guerre.

Harf a déclaré dans son communiqué que les Etats-Unis appuient pleinement la paix, la sécurité et le cadre de coopération signé par la RDC, le Rwanda, et les gouvernements voisins en Février 2013 comme base pour un dialogue politique de résolution de ce conflit de longue date dans la région.

La déclaration du Département d’Etat semble mettre l’accent sur les remarques du président Barack Obama lors de sa visite en Tanzanie en Juillet lorsqu’il soulignait que le Président Joseph Kabila « doit faire plus et mieux » pour renforcer les capacités au sein des forces armées et étendre l’autorité de l’Etat à travers la RDC. Le chef de l’Exécutif Américain relevait alors que Kabila était en partie le premier à blâmer pour le cycle infernal de la violence dans le Kivu au cours de ces dernières années.

Dans son communiqué, Harf a également appelé à la cessation des hostilités de la part du M23, rappelant les sanctions ciblées contre les dirigeants des groupes armés dont le M23 et autres, et ceux qui les soutiennent.
Les États-Unis ont en outre déclaré qu’ils étaient "profondément préoccupés par la recrudescence des tensions ethniques à Goma et appellent toutes les parties à éviter toute action qui pourrait exacerber les tensions."

Cette dernière mise en garde s’appuie sur des rapports faisant état de la mort de congolais rwandophones à Goma la semaine dernière, et leurs propriétés brûlées par les « forces de l’ordre » de la RDC sur base d’une présomption de soutient aux rebelles du M23.