Lutte contre Boko Haram : le Conseil de sécurité de l’ONU en visite à Maïduguri

Redigé par Igihe.com
Le 6 mars 2017 à 04:54

Le Conseil de sécurité des Nations unies était ce dimanche 5 mars à Maiduguri, ville où est née l’insurrection armée de Boko Haram. C’est une étape importante de la tournée effectuée dans le Bassin du Lac Tchad. Le Conseil de sécurité a rencontré une série de décideurs pour faire le point sur la lutte contre le groupe terroriste.
En 24h, le Conseil de sécurité des Nations unies a eu un condensé de l’ensemble des problèmes liés à Boko Haram dans le nord-est du pays.
Avec d’abord, un échange avec plusieurs (...)

Le Conseil de sécurité des Nations unies était ce dimanche 5 mars à Maiduguri, ville où est née l’insurrection armée de Boko Haram. C’est une étape importante de la tournée effectuée dans le Bassin du Lac Tchad. Le Conseil de sécurité a rencontré une série de décideurs pour faire le point sur la lutte contre le groupe terroriste.

En 24h, le Conseil de sécurité des Nations unies a eu un condensé de l’ensemble des problèmes liés à Boko Haram dans le nord-est du pays.

Avec d’abord, un échange avec plusieurs dizaines de réfugiés, triés sur le volet. Des personnes qui ont dû abandonner leur village pillé par Boko Haram. « Avant je vivais de l’agriculture, maintenant je n’ai plus rien », affirme un paysan.

Autre temps fort de la journée, la rencontre avec le commandement militaire. La situation sécuritaire reste volatile et le conflit est toujours aussi vif. D’après les militaires, les combattants de Boko Haram font régulièrement des embuscades sur les routes et posent des engins explosifs improvisés pour empêcher le passage des véhicules. Ils utilisent aussi les femmes et des enfants pour mener des attentats-suicide. « Les Boko Haram utilisent tout le monde pour tuer, ils n’ont pas de morale », s’indigne un humanitaire.

Les militaires se veulent rassurants : « nous respectons les droits de l’homme », indique le général Leo Irabor en charge de l’opération militaire dans le nord-est. Quid alors, de la bavure survenue mi-janvier, lorsque des avions militaires ont bombardé le camp de réfugiés de Rann ? « L’incident qui s’est produit le 17 janvier est malheureux. Nous le regrettons, souligne le général Irabor. Une enquête a été ouverte. Les premiers éléments montrent qu’il s’agissait d’une grosse erreur. Et ce, malgré le fait que nos informations indiquaient la présence de terroristes de Boko Haram sur les lieux. »

Kashim Shettima, le gouverneur de l’Etat de Borno, indique que les relations entre l’armée et les civils se sont améliorées, depuis que les comités de vigilances, ont été mis sur pied. Il a également plaidé pour un « plan Marshall » pour sa région. Et de souligner, « nous avons besoin d’attention et de projets concrets ».


Les difficultés des humanitaires

Les organisations locales et internationales ont bien du mal à venir en aide aux populations dans cette zone où 4,7 millions de personnes ont un besoin urgent d’assistance, et où la famine est sur le point de s’installer. Elles manquent de tout et résident dans des zones isolées et menacées par Boko Haram. Mais les humanitaires sont eux-mêmes la cibles des terroristes.

« Notre grand problème, c’est l’insécurité, explique Peter Lundberg, le coordonnateur des opérations humanitaires pour le système des Nations unies au Nigeria. C’est ce qui remet en question toute notre organisation. Et cela devient malheureusement un phénomène général : les humanitaires ne sont plus perçus comme des acteurs neutres en terrain de conflit. C’est donc très compliqué, car nous sommes une cible. Plusieurs de nos convois ont été attaqués, soit par des embuscades ou bien par des engins explosifs posés sur les routes. »

« Pas plus tard qu’en juillet de l’année dernière, l’un de nos convois a été ainsi attaqué. Nous pensons qu’il s’agissait d’une attaque ciblée contre les travailleurs humanitaires. Du coup, nos équipes se déplacent en hélicoptère, parce que les routes ne sont pas sécurisées. Nous parvenons quand même à apporter des marchandises. Mais on dépend des escortes militaires pour nous déplacer d’un point A à un point B. »

Avec rfi.fr


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