
André Bergeron, ancien secrétaire général de Force ouvrière est décédé samedi 20 septembre à l’âge de 92 ans.
André Bergeron, ancien secrétaire général de Force ouvrière (1963-1989), est décédé dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 septembre à l’âge de 92 ans à Belfort, a annoncé, samedi, le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly.
Né le 1er janvier 1922, André Bergeron devient apprenti typographe dès l’âge de 14 ans, dans une imprimerie du territoire du Belfort et participe aux grèves de 1936. Après la guerre et des années de travail forcé en Autriche, il participe en 1948 à la création de FO, issue d’une scission au sein de la CGT entre communistes et réformistes.

Paris, le 4 février 1989. André Bergeron quitte son poste de secrétaire général de Force ouvrière, laissant la place à Marc Blondel qui vient d’être élu pour lui succéder. | AFP / Gilles Leimdorfer
Devenu secrétaire général en 1963, André Bergeron occupera le devant de la scène sociale jusqu’à 1989. Il se verra offrir à plusieurs reprises un portefeuille ministériel mais déclinera toutes les sollicitations.
UN SYNDICALISME RÉSOLUMENT RÉFORMISTE
Pendant les événements de mai 68, il obtient du patronat que le smic soit porté à trois francs alors que la CGT et Jacques Chirac, mandaté par le premier ministre de l’époque, Georges Pompidou, s’étaient entendus sur 2,70 francs.
Durant toute cette période, André Bergeron incarnera un syndicalisme résolument réformiste tourné vers le compromis, FO s’imposant comme l’interlocuteur privilégié du patronat et de l’Etat.
Président de l’Institut d’histoire sociale, membre de la Confédération européenne des syndicats libres, M. Bergeron a présidé à plusieurs reprises le conseil d’administration du régime national d’assurances-chômage, l’Unédic.
Il a écrit plusieurs ouvrages dont Force ouvrière, Lettre ouverte à un syndiqué en 1975, Je revendique le bon sens en 1996, et ses Mémoires en 2002.
« UN NÉGOCIATEUR CORIACE »
Le président François Hollande a salué « un grand syndicaliste ». « Durant toute sa vie, il incarna un syndicalisme offensif et réformiste, et participa à de nombreuses avancées sociales dans notre pays ».
André Bergeron « fut un militant infatigable et un défenseur acharné des conditions de vie des salariés. Il a marqué le syndicalisme français pendant plus de quarante ans, grâce à sa parole juste, simple et forte », a salué la maire de Lille Martine Aubry.
« Il avait fait de la négociation collective son cheval de bataille, réclamant sans cesse du « grain à moudre » aux chefs d’entreprise et au patronat »
Pour Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre et sénateur RDSE du Territoire de Belfort, « André Bergeron était l’héritier du syndicalisme d’avant-guerre, c’était un négociateur coriace (...) Son anticommunisme, venu du fond des tripes, lui faisait désapprouver la stratégie d’union de la gauche dont j’étais le chantre au milieu des années 1970. »
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