Le Conseil de sécurité s’est réuni à huis clos ce mardi pour discuter de l’enquête congolaise sur le meurtre de deux experts des Nations unies en mars dernier. L’ONU a mis en doute les conclusions de cette enquête. De son côté, la justice militaire congolaise a annoncé ce samedi l’ouverture prochaine du procès des assassins présumés de deux experts sans en préciser la date.
Trois enquêtes nationales sont actuellement en cours. La Suède et les Etats-Unis, pays dont sont originaires les deux experts de l’ONU Zaida Catalan et Michael Sharp, ont lancé chacun une enquête indépendante, mais ils seraient confrontés à une vive résistance des autorités congolaises. En RDC, Kinshasa a diligenté sa propre investigation et a annoncé avoir identifié les responsables des deux meurtres.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, dénonce la précipitation des autorités : « Nous sommes un peu étonnés de la rapidité avec laquelle cela a été fait. Nous pensons que les investigations doivent se poursuivre de manière approfondie ».
L’ONU mène une enquête administrative, une démarche classique dans ce type d’incident, dont les conclusions doivent être rendues à la fin du mois de juillet. Mais des voix s’élèvent pour demander une enquête plus poussée pour établir les faits et les responsabilités. « Nous allons demander à l’ONU de mettre des options sur la table », confirme Carl Skau, diplomate suédois au Conseil.
Ménager Kinshasa ?
Parmi les options sur la table, la création par le secrétaire général Antonio Guterres d’un mécanisme d’enquête spécial d’établissement des faits qui s’apparente à une enquête criminelle, mais sans pouvoir judiciaire. C’est l’option intermédiaire la plus plausible. Le Conseil de sécurité pourrait aussi décider d’une enquête internationale comme dans le cas de l’affaire Hariri, mais les réticences sont encore trop nombreuses parmi certains Etats membres qui souhaitent ménager Kinshasa dans un contexte politique très tendu et notamment la Russie qui souhaite favoriser la juridiction nationale congolaise.
De son côté, la France a demandé au secrétaire général de l’ONU de diligenter une enquête spéciale. Une mesure qui irait au-delà des démarches déjà entreprises, a indiqué l’ambassadeur français François Delattre.
Avec Rfi, Marie Bourreau
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