Andres Manuel Lopez Obrador, 64 ans, a été élu dimanche 1er juillet à la présidence du Mexique avec de 53% à 53,8% des voix pour un mandat de six ans, indiquent les premiers résultats officiels. « AMLO » promet de changer son pays rongé par la corruption et d’agir contre la pauvreté.
Selon une estimation officielle, Andrés Manuel Lopez Obrador, l’ancien maire de Mexico obtiendrait entre 53% et 53,8% et des voix, devant le jeune conservateur Ricardo Anaya avec environ 22% des voix, et Jose Antonio Meade, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), le parti au pouvoir, avec environ 16%. Ses deux rivaux ont rapidement reconnu leur défaite et l’ont félicité pour sa victoire.
Le président américain Donald Trump a également félicité Lopez Obrador et s’est dit « prêt à travailler » avec lui. « Il y a beaucoup à faire pour le bien à la fois des Etats-Unis et du Mexique ! », a rapidement tweeté Trump, dont la politique commerciale et sur l’immigration a, jusqu’à présent, miné les relations avec son voisin mexicain. Lopez Obrador lui a répondu qu’il souhaitait une relation d’« amitié et de coopération » avec les Etats-Unis, après avoir promis au pays « des changements profonds » et « sans dictature ».
“Le nouveau projet de nation cherchera à établir une véritable démocratie. Et nous ne cherchons pas à construire une dictature ni ouverte ni cachée.”
Andrés Manuel Lopez Obrador
Président élu
02/07/2018
« Amis proches », pour Justin Trudeau
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a, lui aussi, félicité le nouveau président mexicain de gauche pour son élection, tout en soulignant que le Canada et le Mexique étaient « des amis proches et partenaires de longue date ». « Nous sommes unis par des objectifs communs (...) Nous entretenons une relation commerciale mutuellement profitable qui fait l’envie du reste du monde. Nos efforts communs visant à mettre à jour l’Accord de libre-échange nord-américain pour le XXIe siècle en sont la preuve », a tweeté M. Trudeau.
Pour la première fois de l’histoire moderne du Mexique, la gauche accède à la présidence. « C’est un jour historique », avait lancé dans la matinée à la presse le futur président, surnommé « AMLO », ses initiales, promettant de lutter contre la corruption et chasser la « mafia du pouvoir ». Après deux échecs successifs, ce vétéran de la gauche, âgé de 64 ans, obtient un succès sans précédent au niveau national, mais également régional et local, en décrochant au moins six postes de gouverneurs sur les neuf en jeu, avec son parti, le Mouvement de régénération nationale (Morena). Ce parti s’imposerait dans les Etats de Veracruz, Morelos, Puebla, Chiapas, Tabasco ainsi qu’à Mexico. Et pour la première fois, une femme, Claudia Sheinbaum, scientifique de 56 ans et fidèle de « AMLO », sera à la tête de la mégapole mexicaine aux plus de 20 millions d’habitants.
Avec ses alliés, Lopez Obrador, qui prendra ses fonctions en décembre prochain, obtiendrait une majorité à l’Assemblée, avec au moins 250 sièges de députés. Plus de 18 000 mandats, dont 128 sénateurs, étaient également en jeu.
Des défis gigantesques
Après l’annonce des résultats, Lopez Obrador est apparu au balcon de son parti pour saluer ses partisans, qui scandaient « Président ! Président ! » en agitant des drapeaux mexicains. « AMLO » aura su capitaliser sur l’exaspération d’une grande partie des Mexicains, et se présenter en candidat des plus modestes, bien décidé à chasser « la mafia du pouvoir », incarnée par l’impopulaire président Enrique Peña Nieto.
Le principal défi du président « sera d’accomplir ce qu’il a promis, et ce qu’il a promis est une utopie », a commenté à l’AFP l’analyste politique Jose Antonio Crespo. « Il n’y arrivera pas, mais on verra ce qu’il obtient ». « Il va pouvoir compter sur l’appui du Congrès, une grande légitimité, mais les choses ne changent pas de façon magique », poursuit l’expert.
Lopez Obrador devra affronter des défis gigantesques : en plus de lutter contre la corruption, il devra tenir sa promesse de « remettre à sa place » le président Trump, qui a menacé de rompre l’Accord de libre-échange avec le Mexique (Aléna), et qui estime que le Mexique « ne fait rien » contre l’immigration clandestine venue d’Amérique centrale.
La violence au coeur des débats
Tout au long de la campagne, la violence a été au coeur des débats, mais elle a aussi touché de nombreux candidats ou militants sur le terrain. Le processus électoral est déjà considéré comme « le plus sanglant » de l’histoire du Mexique, avec au moins 145 assassinats d’hommes politiques - dont 48 candidats ou pré-candidats - selon le cabinet d’études Etellekt. Dimanche, au moins deux militants ont été abattus, un militante du Parti des Travailleurs (PT, opposition) dans l’Etat du Michoacan (ouest), et un autre du PRI, dans l’Etat de Puebla (centre). « AMLO » a promis d’éradiquer la pauvreté qui alimente ces violences, et promis une amnistie controversée aux petites mains des groupes criminels, dans l’espoir de ramener la paix sociale dans le pays.
(avec AFP)
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