La justice française sort de sa longue léthargie envers les dossiers du génocide des Tutsi du Rwanda de 1994. Elle a longtemps subi les soubresauts et les mauvaises humeurs des relations diplomatiques franco rwandaises qui ne lui ont pas facilité son impartialité légendaire.

Pour l’immédiat, il est annoncé le procès de deux présumés génocidaires anciens bourgmestres d’une commune de l’ancienne préfecture de Kibungo (Sud Est du Rwanda et actuel district de Kayonza). Il s’agit de Tito Barahira et d’Octavien Ngenzi.

L’avocat d’une personne qui s’est constituée partie civile dans cette affaire annonce que ce procès aura lieu du 20 mai au 1er juillet 2016.
Ces deux présumés criminels de génocide des Tutsi ont eux aussi une histoire tumultueuse. M. Octavien NGENZI est arrêté à Mayotte le 3 juin 2010 sur plainte d’une Association française CPCR/Collectif des Parties Civiles pour le Rwanda dirigée par M.Alain Gauthier. Il est mis en détention à Mayotte puis à La Santé. En mai 2014, il est envoyé aux assises par les juges d’instruction.
Quant à Tito Barahira, le CPCR le débusque à Seysses et le fait arrêter en mars 2011. Il est envoyé aux assises en mai 2014.
Les Associations de la Société civile françaises pour la cessation de l’impunité
Les associations IBUKA-France, le CPCR, Survie puis EGAM (European Grassroot Anti Racist Movement) présidé par Benjamin Abtan luttent pour que les crimes de génocide des Tutsi du Rwanda de 1994 ne profitent pas des relations franco rwandaises qui n’ont eu que peu d’eclaircies depuis la fin de la guerre de libération du FPR/Front Patriotique Rwandais et l’arrêt du génocide des Tutsi du Rwanda.

Un combat idéologique pour le règne de la paix et de la démocratie au Rwanda
Ces associations de droit français y compris la lutte ô combien essentielle des écrivains François Dupaquier, Serge Farnel et bien d’autres dénonçant une certaine perfidie de l’armée française au Rwanda en plein génocide des Tutsi vont droit dans la tradition démocratique française. Pour ce monde intellectuel français, il faut lever le voile sur ce génocide. Le gouvernement français ne doit plus protéger les présumés criminels de génocide. Il doit bâtir de nouvelles relations diplomatiques normales avec le Rwanda, semblent-elles enjoindre aux autorités françaises qui ont difficile à se rabaisser et reconnaître le malheureux rôle que la France mitterrandienne a joué au Rwanda au nom de la protection de la Françafrique et des intérêts géostratégiques français d’alors.
Le procès qui s’annonce a un sens profond : La France veut s’amender. Elle entend juger les présumés criminels de génocide des Tutsi qui sont légion sur son sol, la plupart d’entre eux ayant acquis la nationalité.
Ce sera donc une grande victoire du mouvement européen et rwandais contre les négationnistes du génocide des Tutsi de 1994. Ceci ouvrira une période de longue stabilité et de reconfiance entre les composantes ethniques rwandaises autant que l’ont toujours recherché les programmes rwandais de l’unité et la réconciliation.

Une possible embellie franco rwandaise
Cette justice française, par cet acte de faire comparaître les présumés criminels de génocide des Tutsi qui jouissent à ce jour d’une totale impunité et s’estiment plutôt des victimes par une campagne médiatique intense, aura fait un déclic dans la reconfiance des Etats français et rwandais. Les relations diplomatiques repartiront sur des chapeaux de roue.
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